Johan Theuret, président de l'ADRHGCT (1) :« Un projet de loi technique qui manque d'ambition pour moderniser la fonction publique»
Après l'adoption par le Sénat du projet de loi de transformation de la fonction publique le 27 juin dernier, la commission mixte paritaire doit se réunir le 4 juillet. De nombreuses dispositions de la réforme sont loin de faire consensus, notamment auprès des syndicats de fonctionnaires et des associations professionnelles de territoriaux.
Quelles sont vos réserves vis-à-vis du projet de loi « Fonction publique » ?
Il contient des dispositions très concrètes et très pratiques, que nous avons portées et soutenues depuis des années, permettant de simplifier le statut et d'alléger la gestion RH au quotidien. Mais, ce projet de loi technique manque d'ambition en termes de modernisation de la fonction publique, notamment s'agissant des conditions d'entrée et de l'attractivité. Il n'apporte rien, par exemple, en matière de concours, d'apprentissage ou encore de reconnaissance de la formation professionnelle tout au long de la carrière. En outre, le texte renvoie à des ordonnances sur des champs très larges tels que les conditions de travail, la formation ou encore la protection sociale complémentaire. Des champs qui nécessitent l'apport de praticiens et de syndicats. Nous ne savons pas comment elles seront élaborées et il n'y aura pas de possibilité de co-construction.
Quelles mesures vous semblent néanmoins essentielles ?
Sur quels sujets serez-vous particulièrement vigilant dans les jours qui viennent ?
Propos recueillis par Emmanuelle Quémard
(1) Association des DRH de grandes collectivités (ADRHGCT). Johan Theuret est aussi DGA chargé du Pôle ressources de Rennes Métropole et de la Ville de Rennes