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Le gouvernement booste l’éolien terrestre et marin

Philippe Pottiée-Sperry
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Jugeant le développement de l’éolien terrestre comme « un pilier de la stratégie française pour l’énergie et le climat et un levier clé pour décarbonner la production énergétique », François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a annoncé le 12 juin la sélection de 21 nouveaux projets qui permettront d’installer 150 nouvelles éoliennes sur le territoire permettant de développer et exploiter 516 MW.

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5 M€ par an de retombées fiscales pour les collectivités

Lancé en mai 2017 au moment de la refonte du dispositif de soutien à la filière, l’appel d’offres éolien terrestre se poursuit et atteint donc sa troisième vague de désignation. Les lauréats de la troisième période se voient attribuer un contrat de complément de rémunération d’une durée de 20 ans. « Cette troisième vague de lauréats permettra l’implantation d’environ 150 éoliennes au cours des prochaines années pour une production d’électricité estimée à 1,34 TWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 268 000 foyers français », précise le ministère de la Transition écologique et solidaire. Ces éoliennes généreront environ 5 M€ par an de retombées fiscales pour les collectivités.

6 % de la consommation électrique nationale en 2018

Suite à une seconde période perturbée par une instabilité relative à l’autorité environnementale, la filière éolienne fait à nouveau preuve de sa capacité d’adaptation, de sa résilience et de sa compétitivité : cette troisième mise en concurrence aboutit à un prix moyen pondéré de 63,0 €/MWh pour l’ensemble des lauréats. Pour les deux premières périodes ce niveau s’établissait respectivement à 65,4 €/MWh et 68,7 €/MWh.En 2018, les 15,1 GW d’éolien français ont produit 27,8 TWh, soit 6 % de la consommation électrique nationale. C’est autant que les centrales à gaz et près de 5 fois plus que les centrales à charbon. Le gouvernement a placé de fortes attentes dans le développement de l’éolien pour l’atteinte des objectifs de transition énergétique. Il réaffirme ainsi son engagement à accompagner la filière et à permettre une montée en compétence de l’ensemble des acteurs et une prise en compte optimale de tous les enjeux.La quatrième période de candidature à l’appel d’offres, dont la clôture aura lieu le 1er août prochain, portera également sur une puissance de 500 MW.

Accélération de l’éolien en mer

A l'occasion de son déplacement à Saint-Nazaire, le 14 juin, François de Rugy a lancé le premier projet de parc éolien en mer français à Saint-Nazaire, annoncé le lauréat de l’appel d’offres du parc qui sera construit au large de Dunkerque et rehaussé les objectifs de déploiement de la filière éolien en mer inscrits dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Constat : grâce à un vent plus fort et plus régulier en mer, les éoliennes y tournent environ deux fois plus que sur terre. De plus, elles sont deux à quatre fois plus grandes que les éoliennes terrestres ; et produisent donc plus d'énergie. Enfin, la taille des espaces en mer permet d'installer un grand nombre d'éoliennes pour des puissances totales importantes, équivalentes à la moitié d'un réacteur nucléaire par parc. « Pour ces raisons, le gouvernement a accéléré le déploiement de l’éolien en mer pour faire de la France un leader en matière d’énergie marine renouvelable », indique le ministère.

80 éoliennes installées en mer d’ici 2022 à Saint-Nazaire

Cette accélération passe en premier lieu par la réalisation des projets déjà engagés. Avec le rejet par le Conseil d’Etat des recours déposés contre le projet de parc à Saint-Nazaire, ce sont 80 éoliennes qui seront installées en mer d’ici 2022. Elles permettront de couvrir 20 % de la consommation électrique de Loire-Atlantique et généreront 8 M€ par an de recettes fiscales pour les collectivités locales et les pécheurs. Cette accélération passe aussi par la réalisation immédiate de nouveaux projets soutenus par le ministère de la Transition écologique et solidaire.François de Rugy a annoncé sa décision de retenir le groupement composé d’EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge, pour la construction et l’exploitation du parc éolien de Dunkerque. D’une puissance de près de 600 MW et composé de 45 éoliennes, il permettra de produire 2,3 TWh/an d’électricité à partir de 2026, soit la consommation de 500 000 foyers. Le développement du parc éolien en mer de Dunkerque et son raccordement débutent dès à présent, tout d’abord avec la saisine de la Commission nationale du débat public.

Passer de 750 MW à 1 GW par an d'ici 2024

Enfin, François de Rugy a annoncé l’augmentation des objectifs des énergies marines renouvelables fixés dans la PPE. Le cap de de 750 MW par an d'ici 2024 passe ainsi à 1 GW par an. Plusieurs projets déjà lancés permettront de commencer à y répondre, notamment celui du parc de 1000 MW, prévu au large de la Normandie et qui fera bientôt l’objet d’un débat public qui permettra de déterminer une ou plusieurs zones propices à son développement.Trois appels d'offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux seront par ailleurs lancés : un parc de 250 MW (20 éoliennes) sera bientôt lancé et attribué au sud de la Bretagne en 2021 avec une participation du public à venir en association avec la région Bretagne ; deux parcs de 250 MW chacun seront lancés en Méditerranée dans les régions Occitanie et PACA.
P.P.-S.
Philippe Pottiée-Sperry
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