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Pilotage territorial de la santé : le Sénat veut renforcer la place des élus

Philippe Pottiée-Sperry
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La commission des affaires sociales du Sénat, réunie le 22 mai, a examiné le projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, déjà adopté par les députés, qui sera examiné en séance publique à compter du 3 juin.

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Sur un total de 384 amendements déposés, 132 ont été adoptés dont 104 présentés par le rapporteur du texte, Alain Milon (LR, Vaucluse). La commission a regretté que « le contenu du projet de loi forme davantage un cadre général d’orientations qu’une réforme structurante, en renvoyant largement à des ordonnances ou décrets ultérieurs y compris sur des sujets essentiels comme les hôpitaux de proximité ».

Incitation plutôt que coercition

Pour le rapporteur Alain Milon, « il faut reconnaître, trois ans après la loi « Touraine », le pragmatisme d’un texte cherchant à consolider l’existant, mais, sans un mot sur la gouvernance du système de santé ou son financement, cela ne suffira pas à résoudre la crise d’un modèle décrit à juste titre comme à bout de souffle ». Autre critique de la commission qui dit préférer « l’incitation des jeunes médecins à un ancrage rapide auprès d’un territoire » plutôt que « le recours inopérant à toute forme de coercition ».

Renforcer la place des élus dans le pilotage territorial de la santé

Par ailleurs, elle a soutenu une plus grande souplesse dans les dispositifs de structuration des soins de ville, pour ne pas faire des projets territoriaux de santé « une nouvelle usine à gaz bridant l’initiative des acteurs de terrain ». Selon la même logique, elle a défendu, s’agissant des groupements hospitaliers de territoire, « le soutien aux dynamiques locales plutôt que des schémas homogènes imposés à tous ». La commission a aussi adopté un amendement pour renforcer la place des élus dans le pilotage territorial de la santé, en confiant la présidence du conseil de surveillance des ARS à un élu local.

Volet numérique « enrichi »

Alors que, selon le rapporteur, « notre système de santé est à l’aube de transformations sans précédent sous l’effet du numérique, qu’il faut anticiper et accompagner avec volontarisme et sans naïveté », la commission a beaucoup enrichi le volet « numérique » du texte. Elle a adopté plusieurs amendements de son rapporteur pour accélérer la généralisation du dossier médical partagé et de l’espace numérique de santé, tout en insistant sur l’interopérabilitédes logiciels, services et outils numériques en santé, « enjeu crucial si nous ne voulons pas prendre encore dix ans de retard », selon Alain Milon.
Philippe Pottiée-Sperry
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