Plaidoyer pour booster la solution vélo

Philippe Pottiée-Sperry
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« Le vélo est plus que jamais un “geste barrière” à ne pas négliger pour améliorer la qualité de l’air, limiter la pandémie et surtout faciliter le (ou les) déconfinement(s) à venir ».

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Dans une tribune, publiée le 24 novembre, près d’une vingtaine d’acteurs du vélo, des transports ou de l’environnement (1), défendent des pistes d’actions concrètes pour permettre au plus grand nombre de personnes d’accéder à la solution vélo. Ils jouent tout d’abord sur le registre de la santé en estimant qu’« il n’y a pas de meilleure prévention primaire qu’une activité physique quotidienne, comme la pratique régulière du vélo ». Et d’ajouter que les coûts de santé évités par ces nouvelles pratiques dégageront de vraies marges de manœuvre financières.

Financer la pérennisation des aménagements “coronapistes”

Pour pouvoir circuler à vélo en toute sécurité, ils demandent à l’Etat de sécuriser le financement de la pérennisation promise des aménagements de transition, dites “coronapistes”, en abondant le fonds vélo de 100 M€ supplémentaires dès 2021. Autre demande : le financement de la conversion cyclable de « territoires pilotes » dans toute la France : au moins une ville moyenne par région et un territoire rural par département. Ils constatent, en effet, un développement rapide du vélo dans les métropoles mais beaucoup moins dans le reste du territoire et en particulier dans les villes moyennes. Et de proposer : « A terme, chaque territoire doit pouvoir se reconnaître dans un de ces projets pilotes, afin de réaliser que quand on y met les moyens, nos concitoyens adoptent massivement le vélo ».

Reconduire en 2021 « Coup de Pouce Vélo »

Au registre économique, ils estiment que la vente et la réparation de vélos sont sources de création d’emplois locaux durables et non délocalisables. Face au succès du dispositif « Coup de Pouce Vélo » de 50 € permettant de réparer son vieux vélo, ils proposent de le reconduire en 2021. Ce dispositif a déjà permis de créer plus de 500 postes, tout en donnant du pouvoir d’achat et du pouvoir de mobilité à près d’un million de personnes. Selon eux, « il incarne concrètement le concept d’économie circulaire, car il favorise la réparation et le réemploi ». Face à la destruction de nombreux emplois industriels, amplifiée par la crise, ils plaident pour investir massivement dans l’innovation vélo afin de réconcilier progrès et sobriété : vélomobiles, vélo-taxi, vélos-cargo, vélos en fibre de carbone...

Accompagner les salariés et les employeurs

Ces différents acteurs suggèrent par ailleurs dans leur tribune d'accompagner l’ensemble des salariés à changer leur mobilité mais aussi de donner aux employeurs les moyens d’installer du stationnement vélo sécurisé. Pour cela, ils proposent le lancement d’un équivalent du programme « Alvéole » pour co-financer de telles infrastructures. Enfin, ils proposent de massifier immédiatement le déploiement du programme « savoir rouler à vélo » vis-à-vis des scolaires afin de faire émerger « une génération vélo ».

P.P.-S.

(1) Vélo & Territoires, Fédération française des usagers de la bicyclette, Club Villes & Territoires, Fédération nationale des usagers des transports, Fédération française de cyclisme, Fédération française de cyclotourisme, Moutain Bikers Foundation, Association française pour le développement des véloroutes et voies vertes de France, Boîtes à vélo France, Fondation Nicolas Hulot, Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active, Syndicat national des moniteurs cyclistes français, Greenpeace France, Virage Energie, Réseau action climat, France nature environnement

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