Protocole sanitaire et vaccination au menu de la rentrée scolaire
A quelques jours de la rentrée scolaire du 2 septembre, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, a présenté le détail des mesures prévues avec une place importante accordée au protocole sanitaire applicable dans les établissements scolaires et à l’organisation de la vaccination même s'il souhaite une rentrée « la plus normale possible ».
Plusieurs objectifs tout d’abord pour cette rentrée : privilégier l’enseignement en présence de tous les élèves ; limiter les fermetures de classe et faire de l’hybridation une solution de dernier recours ; inciter à la vaccination des 12 ans et plus... Dès le 28 juillet dernier un cadre sanitaire comportant quatre niveaux a été diffusé. Il repose sur les enseignements tirés de la gestion sanitaire de l’année scolaire écoulée, ainsi que sur les prescriptions actualisées du ministère des Solidarités et de la Santé. Selon l’évolution de la situation sanitaire, le passage d’un niveau à un autre pourra être déclenché au niveau national ou territorial. En métropole, à La Réunion et à Mayotte où la situation sanitaire est plus grave, l’application du niveau 2 (jaune) a été décidée. La gravité de la situation épidémique a conduit à décider du report de la rentrée au 13 septembre aux Antilles (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) et dans une partie de la Guyane (zone rouge).
Pas de « passe sanitaire »
Le gouvernement a bien précisé que l’accès à tous les établissements scolaires n’est pas conditionné, quel que soit le niveau de protocole en vigueur, à la présentation du « passe sanitaire ». Cette liberté d’accès concerne les élèves, leurs parents comme les personnels. À l’exception des personnels de santé, les agents exerçant dans les écoles, les collèges et les lycées ne sont pas soumis à l’obligation vaccinale. Plusieurs mesures sont néanmoins prévues pour limiter la circulation du virus. Dès l’apparition du premier cas de Covid dans une classe, le cadre sanitaire prévoit de casser les chaînes de contamination le plus tôt possible. Dans le premier degré, toute la classe est fermée durant sept jours, dès la détection du premier cas. Dans le second degré, un contact-tracing fin est organisé qui mobilisera les établissements, les services de santé scolaire et les l’assurance maladie. En cas de contamination, les élèves qui ont été en contact avec un cas confirmé, sans mesure de protection - telle que le port du masque - et qui ne sont pas vaccinés ou immunisés, suivent l’enseignement à distance pendant sept jours. Les autres élèves poursuivent l’enseignement en classe. La situation vaccinale des élèves pourra faire l’objet d’un contrôle par l’assurance maladie.
Déploiement de campagnes de dépistage
Des campagnes de tests salivaires seront proposées chaque semaine à 600 000 élèves dans les écoles maternelles et élémentaires. Par ailleurs, des campagnes de dépistage ciblées seront déployées dans les écoles, collèges et lycées en cas de situation épidémiologique particulière (cluster notamment). Par ailleurs, le déploiement de capteurs CO2 mobiles dans les locaux scolaires est très fortement recommandé. « Tout en respectant les compétences des collectivités territoriales, l’État apportera une aide à celles rencontrant des difficultés pour acquérir ces équipements », précise le compte rendu du conseil des ministres sans donner plus de détail. L’APVF (Association des petites villes de France) a demandé au plus vite des « précisions » sur les aides de l’Etat. Concernant les purificateurs, l’unanimité scientifique n’étant pas complète, aucune recommandation n’est faite pour l’instant. Pour sa part, Carole Delga, présidente de Régions de France, a indiqué que « les régions ont fait beaucoup d'efforts sur les équipements sanitaires, sur l'économie, nous avons des dépenses supplémentaires et nous demandons des compensations à l'Etat ». De son côté, l’Assemblée des départements de France demande aussi au gouvernement de « préciser la mise en œuvre des fonds annoncés dédiés au soutien des collectivités qui voudraient s’équiper en capteurs de CO2, mais qui éprouvent des difficultés pour le faire ».
Accueil de tous les élèves
Les règles sanitaires prévues par le niveau 2 (jaune) du protocole sanitaire signifient que cette rentrée permet l’accueil sur tout le temps scolaire de 100 % des élèves. Les règles restent identiques à celles des derniers mois : lavage régulier des mains et aération fréquente des locaux ; limitation du brassage s’appliquant par niveau ; désinfection des surfaces les plus fréquemment touchées plusieurs fois par jour et celle des tables du réfectoire après chaque service. Le port du masque en intérieur est obligatoire pour tous les personnels et tous les élèves. En extérieur, il est conditionné par la situation du territoire et les mesures décidées par le préfet. La nécessité de maintenir des activités physiques et sportives est réaffirmée. Le niveau 2 (jaune) les autorise en intérieur à l’exception des sports de contact.
Vaccination dans les collèges et lycées
Le gouvernement veut, dans le cadre scolaire, vacciner le plus d’élèves possible et le plus rapidement possible avec une offre de vaccination pour les plus de 12 ans proposée dans chaque collège et lycée. Lancée depuis le 15 juin, la vaccination des adolescents progresse à un rythme soutenu : au 22 août, 57 % des 12-17 ans ont reçu une première dose et 33 % bénéficient d’un schéma vaccinal complet. Pour amplifier cette tendance, il est prévu de proposer une vaccination à chacun des 2,3 millions de jeunes de 12 à 17 ans encore non vaccinés. Cela s’appuie sur « l’importance d’un haut niveau de vaccination de cette classe d’âge pour freiner la circulation virale dans le cadre de la 4ème vague », souligne le ministère de l’Education nationale. Différentes modalités d’organisation sont prévues : le déplacement d’une équipe mobile de vaccination dans l’établissement scolaire ou à proximité ; le déplacement des élèves, à pied ou en transport, dans les centres de vaccination ; la venue de vaccibus, des créneaux réservés par établissement avec ou sans rendez-vous, etc. Les personnels exerçant dans les établissements et encore non vaccinés pourront également l’être dans le cadre de ces opérations.
Des équipes mobiles
À l’instar des équipes des centres de vaccination, les équipes mobiles seront composées de personnels qualifiés et équipées pour la vaccination. L’éducation nationale apportera son appui pour organiser ces opérations, accompagner et surveiller les élèves. Elle reconduira les actions pédagogiques organisées à la fin de l’année 2020-2021 pour sensibiliser les élèves aux enjeux de la vaccination. Cette campagne sera présentée, au plus tard lors de la rentrée scolaire, aux élèves et familles auxquelles les formulaires d’autorisation requis seront adressés. « La vaccination des adolescents est une démarche libre et volontaire qui requiert l’accord d’un représentant légal pour les élèves de moins de 16 ans, et qui s’effectue à leur demande pour les élèves de 16 ans et plus », rappelle le ministère. Il souhaite néanmoins que le plus grand nombre d’élèves possible bénéficie d’un schéma vaccinal complet avant les vacances de la Toussaint. Le chiffre de 60 % est évoqué.
Quid du périscolaire ?
L’APVF se dit satisfaite de la concertation menée par le ministère de l’Education nationale avec les associations d’élus depuis le mois de mai. « Elle nous a permis de préparer dans de bonnes conditions, la rentrée 2021 malgré le Covid », souligne-t-elle. Autre satisfaction : le protocole sanitaire tient compte des remontées des élus locaux et permet de s’adapter à l’évolution de la pandémie selon le contexte local et le niveau d’alerte atteint. Néanmoins, l’APVF continue de demander que l’application du protocole concerne également les différents temps de l’école : scolaire et périscolaire « afin d’éviter toute confusion ou ambiguïté ».
Philippe Pottiée-Sperry
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