Rénovation énergétique : accélérer le programme SARE

Philippe Pottiée-Sperry
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Le comité d’orientation du programme national du « Service d’accompagnement pour la rénovation énergétique » (SARE) s’est tenu le 30 juin en présence de plusieurs membres du gouvernement, de Renaud Muselier, le président de Régions de France, et d’Arnaud Leroy, le président de l’Ademe qui pilote le programme.

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Face à la nécessité de bien informer et orienter les Français dans la rénovation de leur logement, les citoyens de la Convention pour le climat ont proposé de renforcer le service public de la rénovation énergétique. La mise en place du programme SARE, lancé en septembre 2019, vise à apporter une réponse efficace via le déploiement de guichets locaux d’information et d’accompagnement. S’y est ajoutée la signature d’un protocole d’alliance entre Régions de France et l’Etat le 18 décembre 2019.

Pour rappel, le programme SARE, en apportant un cofinancement jusqu’à 50% des montants engagés par les collectivités grâce à des certificats d’économie d’énergie (CEE), cible non seulement l’information et l’accompagnement des ménages mais aussi l’animation de la filière professionnelle pour développer une offre de qualité. Le programme vise aussi à consolider et augmenter un service qui existe déjà : les espaces FAIRE, en complémentarité avec l’accompagnement proposé par l’Anah pour les publics les plus modestes.

Dans le contexte post-crise sanitaire, le comité a validé une feuille de route pour accélérer le programme SARE dans plusieurs directions : renforcer l’articulation des dispositifs nationaux et territoriaux ; faciliter l’investissement local dans la rénovation énergétique ; garantir un cadre juridique et technique sécurisé pour l’Etat, les collectivités et les opérateurs, permettant de s’adapter aux spécificités locales ; inscrire le programme SARE dans la durée.

11 conventions territoriales

Le comité d’orientation, qui réunit l’État et plusieurs associations d’élus (Régions de France, AdCF, ADF, AMF et France Urbaine), a également dressé un premier bilan du déploiement du programme. A ce jour, 11 conventions territoriales, couvrant neuf régions, ont été votées ou seront soumises au vote d’ici fin juillet : Bretagne, Centre Val-de-Loire, Pays de la Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Grand Est, La Réunion, Nouvelle-Aquitaine, Métropole du Grand Paris, Seine-et-Marne et Essonne. Ces conventions prévoient de mobiliser 100 M€ de CEE en complément de 150 M€ des collectivités pour les trois prochaines années. Objectifs : informer et conseiller 1,7 million de ménages, accompagner 90 000 particuliers ou copropriétés dans leurs projets de travaux, mener 70 000 audits énergétiques.

Couvrir tout le territoire d’ici fin 2020

« Accélérer la rénovation énergétique est une priorité. Or nous savons que faire des travaux dans son logement est souvent difficile sans information sur les aides ou sans conseils sur les travaux », a affirmé Emmanuelle Wargon, la nouvelle ministre déléguée au Logement. Et de se réjouir que « l’action engagée il y a un an porte ses premiers fruits et que les collectivités se mobilisent très nombreuses aux côtés de l’Etat. Avec les engagements actuels, nous pourrons offrir un service performant d’accompagnement pour les Français, les copropriétés et les PME pour la rénovation énergétique sur plus des 3/4 du territoire national ».

L’objectif est désormais d’aboutir à une couverture par une convention de 100 % du territoire métropolitain d’ici fin 2020, grâce à l’engagement à venir des régions Hauts-de-France, Normandie, Occitanie et Provence Alpes Côte d’Azur, ainsi que des départements franciliens du Val d’Oise et des Yvelines. Le déploiement en Outre-Mer doit se faire d’ici mi-2021.

Un rôle important pour les régions

Selon le ministère du Logement, l’information et l’orientation des ménages dans leur projet de travaux sont essentielles. « C’est la garantie de l’accès réel aux aides de l’Etat et des collectivités, auxquelles ils ont droit ». Et d’insister sur l’importance de l’engagement des régions et des collectivités. Le programme SARE se déploie largement aujourd’hui et complète les dispositifs mis en place avec les collectivités et l’Anah auprès des ménages précaires. Le gouvernement indique avoir mis en place, depuis 2017, plus de 3,5 Md€ par an d’aides publiques pour financer les travaux (MaPrimeRénov’, aides de l’Anah, Eco-PTZ, TVA à taux réduit à 5,5%) ou renforcer les dispositifs portés par l’Anah en faveur des ménages modestes et des copropriétés fragiles.

« La crise a révélé l’importance cruciale d’une bonne coordination entre l’Etat et les régions, a indiqué Renaud Muselier, président de Régions de France. Dans le cadre des plans de relance et de cette feuille de route partagée, les régions volontaires pourront aller plus loin en étant associées très en amont dans les choix nationaux et dans leurs évolutions. Les régions entendent jouer pleinement leur rôle d’orientation stratégique, de planification, de coordination et d’animation pour soutenir, favoriser et faciliter la mobilisation des différents échelons de collectivités dans la réussite opérationnelle du programme SARE et plus largement dans la politique publique de rénovation énergétique ».

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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