Succès du plan vélo : le budget passe de 20 à 60 M€

Philippe Pottiée-Sperry
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Depuis le début du déconfinement apparaît « un déclic vélo », se réjouit Elisabeth Borne, ministre de la Transition Ecologique et solidaire. Selon elle, « en quelques semaines, nous sommes en train de franchir une étape dans la culture vélo, et de devenir, je l'espère, une Nation du vélo ».

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Lancé pour encourager les déplacements cyclistes dans la phase de déconfinement entamée le 11 mai, et éviter un report massif des transports en commun sur la voiture, le plan vélo, annoncé par le gouvernement le 30 avril, est presque victime de son succès. Avec certains résultats au-delà des attentes. 70 000 réparations ont ainsi été effectuées grâce au « Coup de pouce vélo » (50 € par vélo) en moins de vingt jours. L’aide permet une remise en état des vélos (changement de chaîne, freins, pneus, dérailleur…) au sein d’un réseau référencé de réparateurs, répertoriés sur le site de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) et une plateforme dédiée.

1000 km de pistes cyclables déployés

« C’est un succès fulgurant », s’est réjouie Elisabeth Borne qui mise sur 300 000 réparations d’ici septembre. Résultat : la ministre a annoncé, le 29 mai, « pour amplifier la dynamique », le triplement du fonds gouvernemental, qui passe donc de 20 à 60 M€. Objectif : permettre la réparation d’un million de vélos d'ici la fin de l'année. « Les Français sont en train de sortir massivement leurs vélos de leurs caves et garages : il faut qu'ils continuent de le faire », indique Élisabeth Borne.

De plus, 1000 km de pistes cyclables ont été déployés par les collectivités. Ces pistes temporaires se sont révélées être une solution simple et adaptée pour permettre aux cyclistes de se déplacer en sécurité en créant de nouvelles voies de circulation pour les vélos ou en élargissant des pistes cyclables existantes. Saluant l’action des collectivités, la ministre a affirmé vouloir « encourager très fortement les élus à poursuivre la dynamique ».

Aides financières de l’Etat

« J'incite les élus à pérenniser, lorsque c’est possible les aménagements temporaires en pistes cyclables sécurisées et définitives via le nouveau fond dédié, a insisté la ministre de la Transition Ecologique et solidaire. Ne laissez pas la voiture reprendre la place laissée aux vélos ». L’objectif est de ne pas voir trop de pistes s’effacer au profit du retour des voitures comme cela a pu commencer dans certaines villes comme Aix-en-Provence ou Amiens.

A cette fin, un appel à projets du Fonds de mobilité active (créé en 2018) sera lancé courant juin « pour aider les collectivités qui en auraient besoin pour transformer les pistes temporaires en pistes définitives ». De plus, parmi le Md€ supplémentaires annoncés le même jour par le Premier ministre dans le cadre de la Dotation de soutien à l’investissement local en faveur des « investissements verts », « l’aménagement des pistes cyclables en fera partie », a précisé Élisabeth Borne.

Les petites communes intéressées

Présent le 29 mai aux côtés de la ministre, Olivier Schneider, président de la FUB, l’a remercié de « sa détermination à faire du vélo la petite reine du déconfinement ». Satisfait de voir de nouveaux publics s’en servir, il estime que le succès du « coup de pouce vélo » révèle aussi « le nombre insuffisant de réparateurs en d’où l’importance de la création d’une nouvelle filière et d’une académie des métiers du vélo avec l’objectif de 10 000 réparateurs d’ici quelques années ».

Egalement présent, Pierre Serne, président du Club des villes et territoires cyclables, s’est félicité que « l’engouement des villes ne se limite plus aux seuls centres urbains denses mais aussi à quantité de petites communes qui nous contactent pour se faire accompagner dans leurs aménagements cyclables ». Et d’insister sur les aides financières pour les collectivités mais aussi sur l’ingénierie technique, « indispensable pour les petites communes ». Pour sa part, Christophe Béchu, maire d’Angers et président de l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France), a estimé que « nous vivons un point de bascule unique. Le déconfinement doit être l’occasion d’accélérer les aménagements pour les mobilités douces. L’AFITF travaillera en collaboration avec les collectivités et les fédérations d'usagers pour la mise en place du plan vélo ».

Forfait mobilité de 200 à 400 € par an

Par ailleurs, pour encourager le recours à des transports plus propres, dont le vélo, à la sortie du confinement, le « forfait mobilités durables » est entré en vigueur le 10 mai avec le décret publié au Journal officiel du 9 mai, en application de la loi d’orientation des mobilités (LOM) du 24 décembre 2019, pour les salariés et les employeurs du secteur privé. Le forfait est cumulable avec le remboursement des frais d'abonnement pour les transports en commun, et la somme des deux est plafonnée à 400 € (montant exonéré de charges sociales et fiscales pour l’employeur).

Ce forfait est également mis en place dans la fonction publique, en étant avancé du 1er juillet au 11 mai pour les fonctions publiques d’Etat et territoriale. Pour la FPE, le décret a été publié au Journal officiel du 10 mai avec un plafond du forfait limité à 200 €. Pour la FPT, un projet de décret portant les mêmes dispositions sera soumis début juillet au Conseil supérieur de la FPT (avec effet au 11 mai).

Philippe Pottiée-Sperry

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