Un protocole sanitaire renforcé à l’école

Philippe Pottiée-Sperry
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Nouveauté de ce second confinement, les établissements scolaires restent ouverts, et cela de la crèche jusqu’au lycée.

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Le gouvernement veut éviter ici d’amplifier le décrochage scolaire, en particulier des élèves les plus défavorisés, comme cela est survenu lors du premier confinement. Depuis la rentrée du 2 novembre est mis en place un nouveau protocole sanitaire renforcé qui prévoit notamment le port du masque obligatoire pour tous les enfants dès l’âge de six ans (classes de CP). La reprise se fait dans le respect de règles sanitaires plus strictes afin de pouvoir accueillir tous les élèves. Mais cela reste compliqué à mettre en œuvre. « Les règles peuvent être adaptées en fonction de l'augmentation de la circulation du virus sur les territoires et des spécificités locales », précise le ministère de l’Education nationale.

Distanciation physique

Les grands principes du protocole sanitaire s’appuient sur le respect des gestes barrière, le port du masque pour les adultes et les élèves dès le CP, l’hygiène des mains, le nettoyage et l’aération des locaux, la limitation du brassage. La distanciation physique doit être d’au moins un mètre quand elle est « matériellement possible », dans les espaces clos (dont la salle de classe), entre l’enseignant et les élèves, ainsi qu’entre les élèves. Elle ne s’applique pas dans les espaces extérieurs entre élèves d’une même classe ou d’un même groupe, y compris pour les activités sportives. Si la configuration des salles de classe ne permet pas le respect de la distanciation physique d’au moins un mètre, l’espace doit alors être organisé pour maintenir la plus grande distance possible entre les élèves.

L’Education nationale demande aux parents d’élèves de s’« engager » à ne pas mettre leurs enfants à l’école, au collège ou au lycée en cas de fièvre (38 °C ou plus) ou en cas d’apparition de symptômes évoquant la Covid-19 chez l’élève ou dans sa famille. Les personnels doivent s’appliquer les mêmes règles. Les accompagnateurs ainsi que les intervenants extérieurs peuvent entrer dans les bâtiments scolaires après nettoyage et désinfection des mains. Ils doivent porter un masque.

Maintien de la restauration scolaire

La restauration scolaire est maintenue mais reste un des moments les plus complexes à gérer de la journée. Selon le protocole sanitaire, « les élèves et les personnels continuent de réaliser une hygiène des mains correcte et fréquente, au minimum en entrant et en sortant du lieu de restauration ». Les personnels et les élèves portent un masque pendant leurs déplacements. Le port du masque est obligatoire même lorsqu’ils sont assis, tant qu’ils ne consomment pas un plat ou une boisson. Une aération ou une ventilation des espaces de restauration doit être fréquemment assurée, tout en évitant des flux d’air horizontaux dirigés vers les personnes.

Le balisage des sens de circulation, des éventuels espaces d’attente et de la distanciation à respecter doit être mis en place. Les plages horaires et le nombre de services sont adaptés pour limiter les flux et la densité d’occupation et à permettre la limitation du brassage. Dans la mesure du possible, les entrées et les sorties sont dissociées. Les espaces sont aménagés et l’organisation conçue de manière à rechercher la plus grande distanciation possible entre les élèves. Le maintien d’une distanciation d’un mètre entre les tables, entre les élèves de groupes différents est requis. Dans la mesure du possible, les élèves doivent déjeuner tous les jours à la même table (en particulier à l’école primaire).

Problème d'accueil pour 60% des cantines des lycées franciliens

Au micro d’Europe 1, le 2 novembre, Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a reconnu que « 60% des cantines des lycées franciliens ne pourront pas, avec trois services comme aujourd'hui, accepter tous les élèves en respectant le protocole sanitaire ». Conséquence : « il va falloir qu'on adapte totalement nos procédures en faisant quatre services », a expliqué l’élue. Elle a donc demandé, au ministère de l’Education nationale, l'ajustement des emplois du temps, « parce que les élèves ne vont pas choisir entre déjeuner ou étudier ». Mais même avec ces adaptations, « il restera un tiers des lycées dans lesquels on sera obligé de faire des demi-jauges de cantine avec des plateaux-repas froids un jour sur deux », prévient Valérie Pécresse. Tout en demandant « de la compréhension aux parents d’élèves », elle a promis le plus possible de faire du « sur-mesure » dans les 465 lycées franciliens. « Nous avons jusqu’au 9 novembre – date que l’Etat nous a donnée – pour nous mettre en règle avec ces protocoles sanitaires qui sont très drastiques, mais pour lesquels nous allons faire un effort colossal ».

P.P.-S.

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