L’absentéisme repart à la hausse dans les collectivités en 2024

, mis à jour le 02/10/2025 à 17h31
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Maladie ordinaire : des arrêts plus longs, une usure accrue

Après une année de stabilisation, l’absentéisme des agents territoriaux progresse à nouveau en 2024, atteignant 6,1 %.C'est ce que révèle baromètre WTW qui pointe deux tendances : des arrêts plus fréquents chez les jeunes et plus longs chez les seniors. Un signal d’alerte pour les collectivités, appelées à faire de la prévention un pilier central de leur organisation.

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En 2024, le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire s’élève à 4,7 %, en hausse de 0,3 point. La durée moyenne d’un arrêt atteint 34 jours (+1,5), confirmant le poids croissant des arrêts longs liés aux risques psychosociaux et à l’usure professionnelle. Un agent sur trois a été absent au moins une fois dans l’année, et près de 80 % des jours d’absence sont concentrés dans les arrêts supérieurs à 30 jours.
L’écart générationnel se creuse : les agents de moins de 30 ans présentent une fréquence d’arrêts plus élevée, tandis que les plus de 50 ans cumulent des absences plus longues (41 jours en moyenne). L’allongement des carrières accentue cette vulnérabilité, posant la question du maintien en emploi et de l’adaptation des postes.

Accidents du travail : stabilité trompeuse

Le taux d’absentéisme lié aux ATMP reste stable à 1,4 %. Mais la durée moyenne des arrêts atteint 84 jours, un record. Les métiers manuels et physiques demeurent les plus touchés : nettoyage, maintenance, circulation, espaces verts. Les efforts de soulèvement, les manipulations de charges et les chutes restent les principales causes d’accidents, avec des conséquences financières et organisationnelles lourdes pour les collectivités.

Prévenir pour agir

Pour WTW, la hausse de l’absentéisme traduit une dégradation du lien entre agents et collectivités autant qu’un enjeu budgétaire. Les leviers existent : sensibilisation aux risques, formations santé-sécurité, modernisation des équipements, entretien de ré-accueil après un arrêt long, accompagnement des seniors, dépistage précoce des risques psychosociaux.
« En 2024, l’absentéisme repart à la hausse, avec un double constat : la fréquence des arrêts progresse chez les jeunes et leur durée s’allonge chez les seniors. Dans un contexte d’allongement des carrières et de fortes contraintes budgétaires, les collectivités doivent faire de la prévention un pilier central de leur organisation », souligne Noémie Marciano, directrice Assurance de personnes chez WTW.

L’absentéisme n’est pas qu’une ligne de coût : il dit la santé des agents et la capacité des collectivités à préserver la continuité du service public. Sans stratégie de prévention solide et durable, la spirale des arrêts risque de fragiliser autant l’équilibre budgétaire que la confiance entre employeurs publics et agents. En somme, investir dans la santé au travail, c’est investir dans l’avenir même du service public.
 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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