L’INET fête ses 25 ans et pense à l’après

Philippe Pottiée-Sperry
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L’INET fête ses 25 ans et pense à l’après

Formation initiale de 170 cadres A+ par an mais aussi formation continue de 4000 cadres dirigeants territoriaux. Après 25 ans d’existence, l’école du service public local qu’est l’INET met en avant son bilan. Le CNFPT défend le modèle et prépare un nouveau projet pour l’institut.

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L’âge de la raison ! Créé en 1997 et basé à Strasbourg, l’Institut national des études territoriales (INET) fête ses 25 ans. Avec une journée spéciale d’anniversaire organisée le 14 décembre, la veille du démarrage des ETS (Entretiens territoriaux de Strasbourg), qui va accueillir plusieurs centaines d’anciens élèves de l’école. 
Cette école du « service public local » assure la formation initiale des cadres A+, à savoir plus précisément des lauréats des concours d'administrateur territorial, de conservateur de bibliothèques territorial, de conservateur du patrimoine territorial et d'ingénieur en chef territorial. Soit la fine fleur de la territoriale. 

Formation continue de 4000 cadres dirigeants par an
« Cette partie la plus visible de l’INET concerne 170 élèves en formation initiale », indique François Deluga, le président du CNFPT, qui insiste aussi sur « la partie formation continue avec pas moins de 4000 cadres dirigeants par an ». Il s’agit de cadres A+ mais aussi de A voire de B, souligne le maire du Teich. 
Cette mission passe par 900 intervenants composés en majorité de professionnels en exercice mais aussi d’experts et de spécialistes d’horizons divers. « On voit bien l’ampleur beaucoup plus importante que l’INSP (ex ENA) par le volet management », défend le patron du CNFPT. Autre chiffre mis en avant : l’INET conçoit 600 stages sur le management destinés à tous les cadres dirigeants de la FPT. 

Un modèle inter-filières 
L’INET organise la scolarité des élèves lauréats des concours conférant le statut d’élève et l’accompagnement individualisé des médecins territoriaux. Il est l’un des cinq instituts chargés de piloter la conception de l’offre de formation, et de former les cadres de direction des collectivités. Si chacun des cinq instituts est spécialisé dans un champ de l’action publique locale, l’INET prend en charge le management stratégique, le pilotage et la gestion des ressources. 
« Ce modèle inter-filières, unique en son genre, qui s’adresse à tous les cadres dirigeants au-delà des seuls A+, intéresse l’Etat qui l’a intégré dans sa réflexion sur la haute fonction publique », tient à souligner le patron du CNFPT.

« Ecole de savoir-faire et de savoir-être »
Pour sa part, Belkacem Mehaddi, directeur de l’INET et DGA du CNFPT, estime que ces formations « sont en prise directe avec le terrain et prennent en compte les signaux faibles », en citant par exemple le cycle de formation continue sur la transition, conçu bien avant que le sujet ne prenne autant d’importance. François Deluga évoque aussi le module développement durable, mis en place dès 2010-2011. 
Selon Belkacem Mehaddi, l’INET constitue « une école de savoir-faire et de savoir-être ». « Il ne forme pas à un métier mais à une diversité de métiers dont le point commun est le savoir-être dans la façon de servir pour apporter une vision stratégique aux élus et entrainer une équipe », explique-t-il. 

Valoriser la diversité des métiers 
François Deluga estime qu’il faut communiquer davantage sur cette école et ses atouts. Face aux problèmes d’attractivité de la FPT, cela devra faire partie d’une stratégie plus globale de communication envers les 240 métiers de la territoriale « au service de l’intérêt général ». Le président du CNFPT cite également le lancement du site metiersterritoriaux.fr, avec la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG), lors du dernier congrès des maires, pour valoriser et faire connaître la diversité des métiers de la FPT.

Préparation d’un nouveau projet
En prolongement de son projet d'établissement 2022-2027, adopté en février dernier, le CNFPT veut préparer le nouveau projet de l’INET. « L’actuel date déjà de 2014 et le monde territorial a totalement changé depuis », reconnaît François Deluga. Ne voulant pas présenter un projet ficelé d’avance, il a lancé une concertation pour recevoir le plus grand nombre de contributions. Tout le monde est dans le boucle : les associations d’élus, et plus précisément celle faisant partie de la coordination des employeurs territoriaux, les organisations syndicales et professionnelles sectorielles. Un courrier du CNFPT leur a été envoyé et tout doit démarrer début 2023 avec l’objectif d’un projet prêt en juin. 
Le travail de coordination du nouveau projet de l’INET a été confié à Belkacem Mehaddi et Yohann Nedelec, administrateur du CNFPT et délégué régional Bretagne, qui est aussi maire adjoint de Brest et président du centre de gestion du Finistère. 

Une école intégrée dans le CNFPT
Pour François Deluga, trois grands axes restent essentiels : une approche inter-filières, une école de terrain sans classement (qui permet l’absence de compétition entre les élèves) et une école intégrée dans le CNFPT (un de ses services et non pas une entité autonome). 
« Toutes les grandes fonctions support sont mutualisées, explique le maire du Teich. Le travail de l’INET irrigue le CNFPT et ses délégations, jouant ainsi le rôle de centre de ressources ». 
Au menu également des discussions : l’évolution du tronc commun avec les autres grandes écoles de service public dont l’INSP. « Le premier bilan est positif dans l’équilibre trouvé entre les différentes écoles », juge François Deluga. Mais en estimant que l’INET doit continuer de se concentrer avant tout sur les besoins spécifiques de la territoriale. De plus, le sujet de la transition écologique sera « central » dans le projet de l’INET, indique-t-il en soulignant « le rôle clé du local dans la lutte contre le réchauffement climatique ». 

Améliorer la diversité sociale des élèves
Enfin, sur la diversité sociale des élèves de l’INET, « il faut s’améliorer », reconnaît le président du CNFPT qui constate des origines sociales similaires à celles de l’INSP. « Sur ce sujet majeur, il va falloir trouver des pistes, dans le projet, pour diversifier davantage les élèves, notamment dans la conception des concours ».

Philippe Pottiée-Sperry
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