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Les métiers du grand âge en mal de reconnaissance

Emmanuelle Quémard
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Les métiers du grand âge en mal de reconnaissance

Un manque criant d’attractivité des métiers territoriaux du grand âge, un retard sur la question du maintien à domicile et le recours au numérique. Tels sont les principaux constats de la dernière étude de l’Observatoire MNT. Elle fait une série de recommandations pour offrir plus de stabilité à ces postes et une meilleure qualité de vie au travail.

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Une plongée inédite dans l’univers des « invisibles », ces hommes – et surtout ces femmes – dont l’engagement, la souffrance et les difficultés, sont apparus aux yeux du plus grand nombre à l’occasion de la crise sanitaire. C’est ce que propose la dernière étude de l’Observatoire MNT (Mutuelle nationale territoriale), publiée le 9 décembre dernier et intitulée « les métiers territoriaux du grand âge, des professionnels du lien en attente de stabilité ». 
Le document s’appuie sur une soixantaine de témoignages d’agents, d’élus locaux et d’experts pour souligner le rôle de plus en plus important que les professionnels du vieillissement vont être amenés à jouer auprès d’une population dont le poids ne cesse de croître. En effet, si en 2021 la France comptait 1,4 million de personnes âgées de plus de 85 ans (dont 20 % en perte d’autonomie), le grand âge représentera cinq millions de personnes en 2060. 

Les collectivités, pivot de la prise en charge
Rappelant que 830 000 salariés (en équivalent temps plein) sont aujourd’hui mobilisés pour la prise en charge des aînés les plus fragiles, l’étude met aussi en exergue la forte diversité de profils et de statuts qui caractérise ces métiers « peu connus et peu reconnus ». Alors que les collectivités emploient 56 000 agents dans ce secteur (dont 37 900 aides à domicile et 15 100 aides-soignants), les hôpitaux et les structures privées ou associatives fournissent l’essentiel des effectifs chargés de l’accueil, des soins et des services dédiés aux personnes âgées et dépendantes. 
Communes et intercommunalités gèrent la moitié des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) via les CCAS.

Manque d’attractivité
Par ailleurs, l’étude pointe le manque d’attractivité des métiers du grand âge. Selon l’Observatoire MNT, de nombreux paramètres contribuent aux difficultés de recruter dans ce secteur : faibles rémunérations, pénibilité physique, épuisement mental, fréquence des accidents du travail et des maladies professionnelles (trois fois plus nombreux que la moyenne nationale), formation insuffisante… 
Les auteurs s’appuient notamment sur des expérimentations innovantes réalisées en France et à l’étranger pour formuler des propositions visant à revaloriser les métiers et les carrières des personnels.

Emmanuelle Quémard
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