
Semaine en quatre jours : un enjeu pour les collectivités locales

En 2025, la semaine en quatre jours apparaît comme un levier d’innovation sociale et organisationnelle pour les collectivités, capable de répondre aux nouveaux défis du service public. La question n’est plus de savoir si cette évolution est possible, mais comment elle peut être mise en œuvre de manière durable et efficace.
Dans la note de réflexion publiée début février, le SNDGCT, le syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales met d’entrée les pendules à l’heure : « dans la Fonction publique, il s’agit de la semaine en quatre jours et non pas de quatre jours. Car dans le secteur public à la différence du secteur privé, le nombre d’heures dans une année est obligatoirement de 1607 heures, et l’employeur n’a légalement pas le droit de baisser ce temps de travail ». Alors que les expérimentations menées dans certaines grandes villes comme Lyon ou Nantes montrent que la réduction du temps de travail n’implique pas nécessairement une baisse de productivité, d’autres collectivités locales s’interrogent encore sur sa viabilité, entre bénéfices sociaux et défis organisationnels.
Les collectivités, entre opportunités et contraintes
Le passage à la semaine de quatre jours répond à des enjeux d’attractivité pour les collectivités, notamment face aux difficultés de recrutement dans la fonction publique territoriale. En offrant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, cette organisation du travail devient un levier stratégique pour attirer et fidéliser les agents municipaux. " Cependant, la transition ne va pas sans défis" , avertit le syndicat. Tout d’abord, la continuité du service public. Car il s’agit de garantir la disponibilité des agents sur des horaires adaptés aux besoins des usagers. Ensuite, l’impact sur les équipes : il s’agit aussi d’éviter la surcharge des journées de travail et d’assurer un équilibre entre présence et efficacité. Enfin, l’organisation interne : car il faut repenser les plannings, notamment pour les services essentiels comme la propreté urbaine, les transports et l’accueil administratif.
Un impact sur la productivité et le bien-être
Les premiers bilans des collectivités ayant adopté la semaine en quatre jours sont globalement positifs. La productivité des agents ne semble pas en pâtir, bien au contraire. Comme le souligne la note de réflexion : « Dans de nombreuses structures, les agents affirment être plus efficaces, plus concentrés et moins sujets aux absences, ce qui réduit les coûts indirects pour les collectivités. ».
En parallèle, la mesure contribue à améliorer la qualité de vie des agents, notamment en réduisant les temps de transport et en favorisant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Vers une généralisation du modèle ?
Si la dynamique semble favorable, la généralisation de la semaine en quatre jours dans les collectivités locales devra s’adapter aux réalités territoriales et aux spécificités de chaque administration. Loin d’être une solution universelle, cette réforme du temps de travail doit être accompagnée de concertations avec les agents et les partenaires sociaux pour en assurer la réussite.
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