36 maires appellent à un second tour des municipales en juin
Dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche du 17 mai, 36 élus de toutes tendances politiques dont essentiellement des maires de grandes villes, demandent la tenue du second tour des élections municipales dès le mois de juin.
Y figurent notamment Anne Hidalgo (maire de Paris), Christian Estrosi (maire de Nice), Nicolas Florian (maire de Bordeaux) ou Martine Vassal (présidente d’Aix Marseille Métropole). Si plus de 30 000 maires seront installés d’ici le 28 mai, les 4816 communes non pourvues au premier tour, surtout des grandes villes, représentent pas moins de 25,5 millions d'habitants.
Fin du « confinement démocratique »
Les élus locaux appellent à la fin du « confinement démocratique ». Et de s’interroger : « Comment demander aux Français, qui malgré leur inquiétude se sont déplacés pour venir voter le 15 mars, de refaire un premier tour pour les communes concernées ? ».
Selon les élus signataires de la tribune, « la démocratie ne peut pas être plus longtemps confinée, puisque ces politiques de soutien à la reprise d'une vie normale découlent des délibérations votées par nos assemblées locales ».
Le risque d’une « profonde rupture d’égalité »
Parmi les arguments avancés pour soutenir l’organisation du second tour en juin : le risque d’une « profonde rupture d’égalité », en cas de report du scrutin à l’automne avec donc l’obligation de refaire le premier tour, car « il y aurait deux sortes de citoyens, ceux qui le 15 mars ont élu un maire et ceux qui se seraient déplacés pour rien ». Selon eux, il est donc impératif de clore cette séquence électorale dès que possible, avant l'été. « On ne peut pas demander aux maires de rouvrir les écoles pour l'éducation et de les fermer pour les élections », lancent-ils.
Un levier de la relance économique
Autre argument : la relance économique. Selon les élus, elle ne pourra se faire que si les grandes villes et les intercommunalités peuvent lancer des investissements publics indispensables. Et de rappeler que 70% de la commande publique sont réalisés par les communes et les intercommunalités, « bras armé essentiel à notre économie et à nos emplois ». Ils soulignent également que 88% des intercommunalités attendent le deuxième tour pour installer définitivement leur assemblée délibérante, bloquant de fait leur capacité d'investissement.
P.P.-S.