Accueil des réfugiés : l’Etat appelle les collectivités à s’impliquer plus

Philippe Pottiée-Sperry
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Les ministres de l’Intérieur, Christophe Castaner, et de la Ville et du logement, Julien Denormandie, ont reçu, le 14 octobre, 21 élus locaux, représentant notamment les grandes villes et les métropoles (1). Objet : échanger avec eux sur l’accueil des réfugiés sur le territoire. Le ministre de l’Intérieur a souligné « que depuis 2017 la France connaît une situation migratoire inédite notamment au regard de l'augmentation de la demande d'asile ». 

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+ 14% des capacités d’accueil des demandeurs d’asile

En 2018, plus de 120 000 demandes d’asile ont été déposées (+ 22% par rapport à 2017). « Une situation exceptionnelle qui met sous pression notre capacité collective à bien traiter les demandes de celles et ceux qui ont un réel besoin de protection et qui sont les premières victimes d’un système en tension », estime le ministère de l’Intérieur. Selon la Place Beauvau, depuis 2017, 7500 places pour demandeurs d’asile ont été créées, ainsi que 5000 places dédiées à l’hébergement de certains réfugiés. « Cet effort représente une augmentation de 14% des capacités d’accueil des demandeurs d’asile, et leur doublement en cinq ans. Il traduit une multiplication par plus de trois des capacités dédiées aux réfugiés en deux ans », affirme le ministère.

Campements indignes dans certaines villes

Si la politique de l’asile est une compétence régalienne, les élus doivent néanmoins faire face parfois à des campements qui se forment dans des conditions indignes et à l’intégration des demandeurs d’asile s’étant vu reconnaître le statut de réfugié.S’agissant des campements, le ministre de l’Intérieur a rappelé « la détermination de l’Etat à agir, comme ce fut récemment le cas à Calais, Grande Synthe ou Saint Herblain et la nécessité d’une action coordonnée avec les collectivités, en matière de salubrité publique, comme de prévention des installations de voie publique ».

Des logements pour 33 000 réfugiés

S’agissant de l’intégration des réfugiés, Julien Denormandie a souligné qu’ « avec la maîtrise de la langue et l’accès à l’emploi, le logement est une des trois conditions clés de l’intégration. C’est pour cela que le relogement des réfugiés est un axe prioritaire du plan Logement d’abord ». Selon lui, entre janvier 2018 et août 2019, « près de 33 000 réfugiés (dont plus de 13 000 depuis janvier 2019) ont pu accéder à une solution de logement pérenne ou adaptée sous l’action coordonnée des services de l’État en lien avec les élus locaux et les acteurs associatifs et en veillant à ce que cela ne se fasse sans concurrence avec d’autres publics ». 

« L’Etat ne peut pas agir seul »

Tous les leviers sont à activer : parc privé, logement adapté, logement social, mobilisation de la société civile pour de l’hébergement citoyen. « L’Etat continuera de prendre pleinement ses responsabilités mais ne peut agir seul », ont estimé les deux ministres. Ils ont ainsi invité les collectivités à poursuivre et intensifier leur engagement, notamment « en se fixant des objectifs à la hauteur du défi de la crise migratoire, comme le fait l’Etat, notamment en Île-de-France avec l’objectif fixé par le préfet de région de 600 personnes réfugiées à reloger dans le parc social sur le contingent préfectoral d’ici la fin de l’année ».P.P.-S.
(1) Paris, Rennes, Lille, Grande-Synthe, Clermont Auvergne, Beauvais, Brest métropole, Aubervilliers, Bordeaux, Grand Besançon métropole, Metz, Toulouse, Grenoble, Dijon métropole, Strasbourg, Annecy, Nantes métropole, Grand Nancy métropole, Saint-Denis, Montpellier Méditerranée métropole.
Philippe Pottiée-Sperry
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