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Coordination État-collectivités pour l'accueil des réfugiés ukrainiens

Philippe Pottiée-Sperry
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Il y a une semaine, le président de l’AMF, David Lisnard, a accompagné un convoi de matériel remis à des communes ukrainiennes et polonaises. « Le but était aussi de nouer les contacts utiles, vérifier la logistique, pour l’aide humanitaire et pour l’accueil des réfugiés, en fiabilisant le premier et le dernier km, exprimer le soutien humanitaire des maires de France », explique-t-il sur Twitter. A la suite de ce déplacement, l’AMF a proposé, le 11 mars, un plan d’action coordonné État-collectivités pour la prise en charge des Ukrainiens arrivant dans les communes françaises. Objectif : limiter les risques humanitaires et sécuritaires en permettant à l’Etat et aux collectivités d’organiser l’accueil en amont. Selon David Lisnard, « plus les réfugiés sont pris en charge en amont, c’est-à-dire en Ukraine ou dans les pays voisins, plus leur intégration et le contrôle de leur situation sont facilités ». L’AMF plaide pour « une coordination rigoureuse » entre l’Etat et les collectivités pour garantir cette prise en charge à plus grande échelle des Ukrainiens arrivant en France dans des communes en capacité de les accueillir. Une demande passant notamment par un dispositif d’information des associations de collectivités sur le modèle des réunions de gestion de crise sanitaire.

Mise en place, le 14 mars, d’un comité de suivi

Le message a été entendu par le gouvernement avec la mise en place, le 14 mars, par Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, et Joël Giraud, ministre de la Cohésion des territoires, d’un comité de suivi de la politique d’accueil des déplacés d’Ukraine avec les associations d’élus locaux. Ce comité réunit l’ensemble des associations d’élus locaux demandeuses et se tiendra après chaque réunion stratégique de la cellule interministérielle de crise (CIC) consacrée à l’accueil des déplacés d’Ukraine. Il permettra de communiquer aux collectivités les informations utiles, en temps réel, sur les arrivées de déplacés, d’organiser avec les collectivités la politique d’accueil des réfugiés, d’identifier les besoins des élus locaux mobilisés sur le sujet et d’anticiper la gestion des flux de déplacés dans les territoires. Le secrétariat de ce comité, rattaché à la CIC, est assuré par le préfet Joseph Zimet. Dans chaque département, les préfets assurent la coordination des actions des collectivités qui participent à l’effort d’accueil.

Organisation de la chaîne de l’accueil

L’AMF insiste pour que le rôle de chaque intervenant soit bien défini dans la chaîne de l’accueil. Les autorités des pays concernés, l’Ukraine ou les pays limitrophes, ont pour mission d’identifier les Ukrainiens volontaires et de procéder aux vérifications nécessaires avant de proposer une destination en France, validée ensuite par les autorités françaises, en lien avec les communes d’accueil qui le souhaitent. Les services de l’Etat en France assurent la prise en charge administrative des personnes concernées, notamment les demandes de protection temporaire européenne, et affectent les hébergements en lien avec les communes.

Ressources locales pour insérer les réfugiés

Dans le plan d’action demandé par l’AMF, les communes volontaires préparent également l’accueil des réfugiés en indiquant leurs capacités d’accueil aux préfectures, en organisant les modalités opérationnelles du transport et en encadrant sur place l’accueil des familles. Il s'agit aussi de mobiliser les ressources locales qui participent à l’insertion des personnes concernées, dont la traduction, des cours de Français, la scolarisation des enfants ou des possibilités de travail.

L’AMF s’affirme mobilisée pour accompagner les communes volontaires, solliciter les communes françaises jumelées avec des communes de pays frontaliers de l’Ukraine, et faire participer d’autres partenaires tels que des entreprises ou associations au soutien logistique. Par ailleurs, l’association souhaite être associée aux travaux du CIC ayant été créé.

Une solidarité très forte

Les associations d’élus locaux ont déjà été conviées, le 4 mars, à une réunion de concertation au ministère de l’Intérieur sur les initiatives d’aide humanitaire et les modalités d’accueil des réfugiés. Des informations précises ont été fournies pour faciliter cet accueil par les collectivités et les particuliers (formulaire numérique pour recenser les capacités d’hébergement). Une autre réunion a eu lieu, le 8 mars, au quai d’Orsay, sur l’ouverture du Faceco permettant aux collectivités d’apporter une aide d’urgence aux victimes de crises humanitaires à travers le monde.

La solidarité des collectivités, et en particulier des communes, en faveur du peuple ukrainien reste très forte. On peut noter également le soutien de la Confédération des petites villes de l’Union européenne (CTME) en faveur de toutes les initiatives locales pour soulager les souffrances. Elle appelle l’ensemble des villes européennes à aider les Ukrainiens contraints de fuir leur pays, et à les accueillir, dans la mesure de leurs moyens.

Philippe Pottiée-Sperry

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