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Large soutien des collectivités au peuple ukrainien

Philippe Pottiée-Sperry
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Les initiatives symboliques des collectivités pour apporter leur soutien à l’Ukraine se multiplient dans toute la France.
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Il s’agit le plus souvent du drapeau ukrainien mis sur le fronton des mairies. Par exemple, à Toulouse jumelée avec Kiev depuis 1975, le Capitole affiche les drapeaux ukrainien, français et européen mais a aussi ouvert un registre de soutien. Un premier rassemblement de solidarité a été organisé, le 25 février, à l’initiative de syndicats, d’associations et d’Ukrainiens résidant à Toulouse. Un autre a suivi deux jours plus tard. Tenant à exprimer « une pensée particulière » aux habitants de Kiev, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a envoyé un message à son homologue Vitali Klitschko pour lui assurer le « total et clair » soutien de Toulouse au peuple ukrainien « brutalement et injustement attaqué sur son territoire ».

A Grenoble, le maire Eric Piolle, a assuré de sa « plus grande solidarité à celles et ceux qui doivent se battre pour leur liberté et la démocratie ainsi qu'à leur gouvernement démocratiquement élu ». Là aussi le drapeau ukrainien est déployé à l'hôtel de Ville et le palais des sports est illuminé en bleu et jaune.

Rassemblements de solidarité

A Lille, jumelée avec Kharkiv depuis 1978, la mairie a témoigné de sa solidarité avec les habitants de cette ville ukrainienne en rebaptisant le « Pont de Kharkov » (nom russe) en « Pont de Kharkiv » (nom ukrainien). Un geste « qui symbolise l’amitié entre les deux villes », indique la maire Martine Aubry. De plus, l’hôtel de ville est pavoisé du drapeau ukrainien et les façades de plusieurs monuments et bâtiments publics lillois sont illuminées aux couleurs de ce drapeau. A cela s’ajoute la tenue de plusieurs rassemblements de solidarité comme dans de nombreuses villes. Par exemple, les maires de Rouen ou de Chambéry ont appelé à se mobiliser à l’occasion de rassemblements pacifiques et citoyens sur le parvis de l’hôtel de ville. Pour sa part, Amiens va aussi voter un vœu de soutien lors de son prochain conseil municipal. A Montpellier, une délibération sera proposée lors du prochain conseil municipal, afin d’apporter un soutien matériel et financier aux populations touchées et déplacées par le conflit. Le maire Michaël Delafosse a aussi annoncé la mise à disposition de la Maison des relations internationales pour devenir un lieu de collecte d’aides humanitaires, et un point d’information et d’accompagnement des ressortissants ukrainiens.

Benoît Payan, le maire de Marseille, s’est déclaré « solidaire du peuple Ukrainien, et des habitants de notre ville sœur Odessa ». Afin de venir en aide aux populations civiles, la ville organise une collecte de denrées et produits de première nécessité. De même la mairie a ouvert ses portes pour permettre aux habitants d’y déposer des dons. Les hôpitaux et le bataillon des marins-pompiers sont également mobilisés pour les médicaments et des couvertures de survie.

Se mobiliser pour l'accueil de réfugiés

Ces différentes initiatives existent aussi dans de nombreuses petites villes comme de la part des départements et des régions. Ces dernières, via leur association Régions de France, indiquent qu’elles « seront présentes pour l’organisation de toutes les actions de solidarité nécessaires, aussi bien vis à vis des populations locales que pour l’accueil éventuel de réfugiés ». En lien avec le ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, elles proposent la création d’un fonds de soutien pour venir à l’appui de l’action des ONG, des associations ou des maires. Dans les initiatives des régions, on peut citer l’annonce d’une aide d'urgence humanitaire de 500 000 € de l’Ile-de-France pour l’Ukraine. En Occitanie, sa présidente Carole Delga, à la tête de Régions de France, veut « soutenir toutes les communes d’accueil et particulièrement Toulouse dans son action de soutien à sa ville jumelle, Kiev ». Elle a aussi précisé que le fonds de la région de 1 M€ par an pour l’accueil des réfugiés sera amplifié « si cela est nécessaire ».

De même, les départements, via l’ADF (Assemblée des départements de France), se sont dit « prêts à soutenir financièrement les actions des associations venant en aide aux populations victimes de cette guerre, sur le territoire ukrainien ou auprès des réfugiés dans les pays limitrophes ». Ils affichent aussi leur disponibilité « pour organiser, dans chaque département, en coordination avec les autres collectivités, une concertation pour organiser et préparer efficacement ce soutien, aux côtés de l’Etat ». Parmi les initiatives départementales, le Gard « souhaite travailler sur des actions concrètes et utiles, qui soient les plus adaptées aux besoins réels des populations touchées ». Les initiatives de collecte et d'acheminement de produits de première nécessité sont une des solutions immédiates que le département va relayer et encourager, aux côtés de l'Association des maires du Gard et des associations humanitaires. Concernant l'accueil des réfugiés, le département va procéder au recensement des logements susceptibles d'être disponibles.

« Une grande tradition d’accueil »

Par ailleurs, de plus en plus de villes déclarent se préparer pour l'accueil de réfugiés. « Nous serons réactifs dans l'urgence pour accueillir les ressortissants ukrainiens. Nous l'avons déjà fait dans le passé avec le peuple afghan. Nous le referons », a ainsi déclaré Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux. Sur ce sujet, l’AMF appelle « les communes à se mobiliser, en lien avec les services de l’Etat, pour accueillir si nécessaire le moment venu des réfugiés, dans les centres d’hébergements ou tout autre dispositif d’accueil ». L’ADF tient à rappeler que la France a « une grande tradition d’accueil et nous nous devons de la mettre en œuvre au profit du peuple ukrainien ». « La France, terre d’asile, doit prendre toute sa part dans l’accueil des réfugiés, en ouvrant largement ses frontières aux Ukrainiens et en les aidant à traverser le continent, déclare Carole Delga. Nous devons être prêts à accueillir ces familles dignement, de façon coordonnée, sur tout le territoire français ». A Marseille, Benoît Payan affirme que « dans la tradition d'accueil historique de notre cité, ville fraternelle et solidaire, les portes sont ouvertes pour accueillir des réfugiés ».

« Apporter aide et soutien à nos collègues ukrainiens »

D'autres associations d’élus réagissent également pour condamner le coup de force de la Russie. Philippe Laurent, le président de l’Association française du conseil des communes et régions d'Europe (AFCCRE), maire de Sceaux et vice-président de l’AMF, a « exprimé la solidarité des collectivités locales françaises avec leurs homologues ukrainiennes. J’invite les élus locaux français à apporter leur aide et leur soutien à nos collègues ukrainiens ». L’AFCCRE rappelle qu’elle accompagne le rapprochement de l’Ukraine avec l’Union européenne (UE) depuis plusieurs années, au travers notamment de son accord commun avec l’Association des villes polonaises et l’Association des villes ukrainiennes, qui s’est traduit par de nombreux échanges entre élus locaux et régionaux des trois pays au cours des dernières années. Philippe Laurent appelle « la présidence française du Conseil de l’UE et ses Etats membres à continuer de parler d’une seule voix pour défendre les valeurs de paix et de liberté au cœur du projet européen et à montrer avec leurs alliés une grande détermination à défendre l’intégrité et la sécurité de l’Ukraine ».

Appel de l’AMF à l’aide d’urgence

Invitant les communes qui le souhaitent à pavoiser et/ou illuminer les bâtiments publics aux couleurs de l’Ukraine, l’AMF leur indique qu’« elles peuvent également contribuer à l’aide d’urgence ». Elle fournit ainsi l’adresse d’un site internet pour les besoins immédiats en produits médicaux. De plus, elle indique, en lien avec l’ambassade d’Ukraine en France, tous les produits de première nécessité pouvant être collectés en vue de leur acheminement en Ukraine : couvertures, habillement, tentes, lits de camp, alimentation.... Tout renseignement sur la coordination logistique peut être obtenu à l’adresse mail suivante de l’ambassade : kseniia.druzhchenko@mfa.gov.ua David Lisnard, président de l'AMF et maire de Cannes, a déjà lancé dans sa ville une collecte de produits de première nécessité pour les Ukrainiens, selon une liste fournie par l'ambassade.

Par ailleurs, l'AMF et la Protection civile ont décidé de s'associer une nouvelle fois afin de proposer une solution logistique de collecte et d’acheminement des dons sur place. L’objectif de cette opération commune est d’apporter une réponse rapide aux besoins urgents des populations déplacées en leur acheminant du matériel de première nécessité et du matériel de secours. Ce partenariat vise aussi à fournir un appui logistique aux communes grâce aux structures territoriales de la Protection civile pour la récupération des matériels collectés. A noter également l'appel de l’APVF (Association des petites villes de France) à toutes les communes pour participer au mouvement de solidarité européenne à l’égard du peuple ukrainien. Selon l'association, « les petites villes sont prêtes, à la hauteur de leurs moyens, à participer à l’accueil des réfugiés fuyant la guerre ».

Philippe Pottiée-Sperry

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