1293 démissions de maires depuis l’été 2020

Philippe Pottiée-Sperry
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1293 démissions de maires depuis l’été 2020

Le nombre de démissions de maires est-il plus important qu’avant ? Le gouvernement et l’AMF ne semblent pas d’accord sur le diagnostic. La ministre Dominique Faure promet en tout cas des propositions d’ici les prochaines semaines, en particulier sur l’amélioration du statut de l’élu.

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1293 maires ont démissionné de leur mandat depuis l’été 2020, a indiqué Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, au Sénat le 5 avril. Tout en reconnaissant une moyenne inquiétante de 40 démissions par mois, qui s’expliquerait notamment par le contexte de la crise sanitaire ou la montée des violences envers les élus, il juge ces chiffres « comparables » à ceux du mandat précédent. 
Un constat pas partagé par l’AMF qui estime « ces démissions plus élevées que par le passé et révélatrices de conditions de plus en plus difficiles de l’exercice du mandat municipal ». « Plutôt que de relativiser le phénomène, il faut se pencher sur ses causes », pointe-t-elle. 

Accroissement des normes
Selon l’AMF, ces causes sont un accroissement de la bureaucratie et des normes imposés par l’Etat – un cheval de bataille constant de son président David Lisnard – comme un recul de la capacité d’agir des maires et de leurs moyens en raison de la suppression par l’Etat de la fiscalité locale , de la baisse des dotations en volume et des conditions (rémunération, droits sociaux, fonctionnement des équipes municipales) de moins en moins attractives.
Dans un entretien au Figaro du 3 avril, le président de l’AMF s’est alarmé d’un niveau de démission d’élus locaux « jamais vu ».

Lassitude des élus 
« Il ne faut pas le nier, il y a un malaise, une lassitude des élus dans leur mission ». Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, a reconnu le phénomène, devant les sénateurs, le 5 avril. Et de promettre des propositions dans les prochaines semaines pour « apporter une réponse forte à ce mal profond ». 
Jugeant « une nouvelle évolution plus que nécessaire et devant dépasser le simple cadre statutaire », elle a plaidé pour « bâtir une feuille de route commune sur la place de l’élu local au sein de notre République ». Dominique Faure doit engager, d’ici les prochaines semaines, avec les associations d’élus et les parlementaires, « une démarche large et concertée pour bâtir une feuille de route commune pour la place de l’élu local au sein de notre République ».
 

Philippe Pottiée-Sperry
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