6ᵉ palmarès des villes et villages où il fait bon vivre : le reflet des attentes profondes des Français

Le 6ᵉ palmarès des Villes et Villages où il fait bon vivre vient d’être publié. Quelles sont les principales évolutions cette année ?

Thierry Saussez : Chaque année, nous affinons notre méthodologie afin d’être au plus proche des réalités locales et des attentes des Français. Cette édition 2025 marque une évolution notable avec l’intégration de trois nouveaux critères liés aux risques climatiques : les inondations, les séismes et les événements météorologiques extrêmes. La prise en compte de ces éléments reflète une préoccupation croissante des citoyens quant aux effets du changement climatique sur leur cadre de vie. Par ailleurs, la mise à jour des données de l’INSEE a eu un impact significatif sur le classement. Certaines communes ont enregistré de belles progressions, notamment en matière de sécurité et d’attractivité immobilière, grâce aux efforts réalisés sur ces thématiques.

Finalement, le classement marque la revanche des villages adossés aux villes moyennes et définitivement le désamour des Français pour les métropoles ?

Thierry Saussez : Effectivement. C’est une tendance que nous observons depuis plusieurs années et qui se confirme avec encore plus de force en 2025. Les grandes métropoles perdent de leur attrait au profit des villes moyennes et, surtout, des villages situés à leur périphérie. Les habitants recherchent un cadre de vie plus paisible, tout en conservant un accès aux services et infrastructures essentiels. Regardez les résultats : Épron, un petit village normand, arrive en tête du classement des villages, et ce n’est pas un hasard. Il bénéficie du charme d’un environnement rural tout en étant à proximité immédiate de Caen, une grande ville qui lui apporte l’ensemble des équipements et services nécessaires (santé, éducation, transports). De même, Biarritz, qui décroche la première place du classement des villes, séduit par son cadre de vie exceptionnel tout en étant bien connecté aux infrastructures économiques et culturelles de la région.
Cette tendance traduit une aspiration forte : vivre dans un cadre plus serein, sans pour autant renoncer aux avantages des pôles urbains.

Justement, ce sont les maires qui ont fait des efforts en matière de qualité de vie, de sécurité et de santé qui ont gagné des places dans ce palmarès ?

Thierry Saussez : Absolument. Le palmarès repose sur 190 critères, classés en 11 grandes catégories (qualité de vie, sécurité, santé, environnement, commerces et services, éducation, transports, solidarité, finances locales, sports et loisirs, attractivité immobilière). Mais ce qui fait la différence, c’est la pondération de ces critères selon les priorités des Français. Chaque année, nous réalisons un sondage représentatif avec OpinionWay, et les résultats sont constants :
82 % des Français placent la qualité de vie en priorité, 73 % la sécurité, et 56 % la santé.
Cela signifie que les communes qui ont le mieux travaillé sur ces axes ont gagné des places dans notre classement. Par exemple, Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, qui a multiplié les initiatives en matière de sécurité (augmentation du nombre de policiers municipaux, caméras de vidéosurveillance), se hisse dans le classement. Même constat à Martigues et Salon-de-Provence, qui ont su renforcer la sécurité et améliorer l’attractivité de leur cadre de vie.

Biarritz et Épron décrochent la première place de leur catégorie. Qu’est-ce qui a fait la différence ?

Thierry Saussez : Biarritz coche toutes les cases : cadre de vie exceptionnel, offre culturelle dynamique, infrastructures performantes en matière de santé et d’éducation. Elle a aussi su se positionner sur des critères stratégiques, comme l’attractivité immobilière, qui a fortement progressé ces dernières années.
Épron, de son côté, illustre parfaitement la montée en puissance des petits villages proches des villes moyennes. Ce n’est pas le premier exemple de ce type que nous voyons. L’an dernier, c’était Guéthary, à côté de Biarritz. Ce qui fait leur force, c’est qu’ils cumulent les avantages : le calme et la nature, tout en restant connectés aux grandes infrastructures d’une ville voisine.

Pour les villes bien classées, qu’est-ce que cela change concrètement ?

Thierry Saussez : Être bien classé dans notre palmarès est une vraie opportunité pour les communes. Cela leur permet de valoriser leur territoire et de renforcer leur attractivité. C’est aussi un argument pour attirer de nouveaux habitants et entreprises.
C’est dans cette optique que nous avons créé le Label "Villes & Villages où il fait bon vivre", qui permet aux communes d’afficher fièrement leurs résultats et de les utiliser dans leur communication. Pour certaines municipalités, ce label est un outil puissant pour promouvoir leur dynamisme et mettre en avant la qualité de vie qu’elles offrent.

Finalement, ce classement, c’est aussi un indicateur de l’évolution des attentes des Français ?

Thierry Saussez : Tout à fait. Ce palmarès n’est pas seulement un classement, c’est aussi un baromètre des préoccupations des citoyens. Il nous montre que la qualité de vie, la sécurité et la santé sont devenues les priorités absolues. Il révèle aussi une mutation territoriale profonde, avec un attrait croissant pour les petites communes bien situées et un recul des grandes métropoles, jugées moins agréables à vivre.
C’est un signal fort envoyé aux élus locaux : ceux qui investissent dans l’amélioration du cadre de vie, de la sécurité et des services de proximité récoltent les fruits de leurs efforts.

Un dernier mot ?

Thierry Saussez : Ce classement met en lumière les efforts des communes et de leurs élus pour répondre aux attentes des citoyens. Il permet aussi à chacun de mieux connaître son territoire et d’avoir un regard objectif sur les forces et faiblesses de sa commune. En six éditions, ce palmarès est devenu une référence incontournable pour les Français et pour les collectivités locales.