
Les Français attendent des maires des actions écologiques concrètes

À un an des élections municipales, seuls 32 % des Français considèrent la lutte contre le dérèglement climatique comme une priorité locale. Pourtant, selon une étude Ifop pour Hellio, les citoyens attendent des collectivités qu’elles s’engagent plus résolument dans la transition énergétique.
À l’approche des élections municipales de 2026, les résultats de l’étude Ifop réalisée pour Hellio révèlent un paradoxe saisissant. Si 34 % des Français considèrent le réchauffement climatique comme un danger « quasi immédiat », la lutte contre ce phénomène à l’échelle locale reste reléguée en avant-dernière position parmi les priorités électorales.
Pourtant, les citoyens sont clairs : ils veulent que leurs élus agissent. 80 % des personnes interrogées estiment que leur maire devrait avoir davantage de pouvoir pour agir sur les questions environnementales, même si ce chiffre est en recul de 11 points depuis 2000. « Les Français expriment une attente claire envers leurs élus locaux : ils souhaitent des actions écologiques concrètes et ancrées dans leur quotidien », affirme Pierre Maillard, président du groupe Hellio. « Cette aspiration s’explique par une hiérarchisation des priorités, où l’écologie peine à rivaliser avec des enjeux jugés plus immédiats. »
L’écologie : un levier transversal des politiques locales
Même si la lutte contre le dérèglement climatique n’arrive qu’en 18e position sur les 19 enjeux testés, elle irrigue en réalité toutes les préoccupations prioritaires des Français. Ainsi, 73 % placent en tête l’offre de soins et les services de santé, 72 % la sécurité des biens et des personnes, et 68 % la gestion des finances locales.
Or, ces trois domaines sont étroitement liés à des actions environnementales locales. Par exemple, la rénovation énergétique des centres de santé permet de maîtriser les coûts et d’améliorer les conditions d’accueil. De même, l’optimisation de l’éclairage public, via des technologies LED ou des dispositifs d’extinction ciblée, contribue à la fois à la sobriété énergétique et à la sécurité. Enfin, la réduction des consommations énergétiques des bâtiments publics offre des économies pérennes, qui allègent la pression sur les finances municipales.
Pour Pierre-Marie Perrin, directeur des affaires publiques chez Hellio, « l’écologie ne figure peut-être plus parmi les premières priorités apparentes, mais elle irrigue la totalité des préoccupations locales. Elle est devenue un levier stratégique incontournable pour garantir la qualité des services publics, renforcer l’attractivité des territoires et répondre aux défis budgétaires. »
Des attentes fortes pour des actions visibles
L’étude Ifop révèle aussi une forte adhésion des Français à des mesures concrètes : 87 % soutiennent le déploiement d’un éclairage public à basse consommation, 80 % la rénovation énergétique des bâtiments publics et 77 % l’installation de panneaux solaires sur les infrastructures municipales. Ces solutions sont perçues comme à la fois écologiques et économiques. 82 % des sondés considèrent l’extinction de l’éclairage public comme un levier de réduction des dépenses, et 80 % y voient une mesure positive pour l’environnement. Toutefois, 73 % craignent qu’elle n’augmente les risques d’agression, ce qui souligne la nécessité pour les maires d’arbitrer avec finesse entre sobriété et sécurité.
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