Alerte : les maires au bord du burnout
Si 7 maires sur 10 affichent une franche satisfaction d’être élu de la République, ils sont pourtant de plus en plus nombreux à faire face à un épuisement professionnel sévère. C’est ce que ne étude récente, menée par l’Observatoire AMAROK et le LABEX Entreprendre de l’Université de Montpellier, qui met en lumière la santé mentale fragile des élus. Une vulnérabilité pourtant méconnue. Sur la base d’une enquête menée auprès de 2020 maires, les résultats révèlent que 31,4% d’entre eux éprouvent un début d’épuisement et que 3,48% sont en situation de burnout sévère, soit environ 1 214 maires.
Pour comprendre l’état mental et physique des édiles, les chercheurs ont développé deux outils : le « stressomètre » qui identifie les principaux facteurs de stress, tels que la lourdeur administrative, la charge de travail, et les difficultés liées aux subventions et le « satisfactomètre » qui à l'inverse, met en évidence les sources de satisfaction, notamment la réussite de projets et les bonnes relations avec le conseil municipal.
Des femmes plus vulnérables au burnout
L'étude révèle également que les femmes maires sont particulièrement exposées au risque de burnout. Le sentiment d’impuissance, dû à un manque de ressources et de soutien, est un facteur aggravant. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ni l’âge ni le cumul d’un emploi n’influencent significativement le risque de burnout.
Vers une prévention proactive
Ces résultats soulignent l'urgence d'une prise en charge proactive de la santé mentale des maires. L'Observatoire AMAROK propose de développer un dispositif de prévention inédit, « AMAROK e-SANTE Maires », comprenant une cellule d'écoute dédiée. L'objectif est clair : « prévenir plutôt que guérir, pour que ces élus, essentiels à la vie démocratique, puissent continuer à servir leurs communes avec sérénité ».