Congrès de la FNCDG : difficultés croissantes des collectivités à recruter

Philippe Pottiée-Sperry
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Congrès de la FNCDG : difficultés croissantes des collectivités à recruter

Le manque d’attractivité de la fonction publique, et en particulier de la FPT, devient un vrai casse-tête pour les collectivités. Le sujet fut très présent dans les interventions du dernier congrès de la FNCDG qui s'est tenu à Marseille du 7 au 9 septembre. 
 

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Transitions et gestion des ressources humaines dans un contexte de transitions et de réformes. Tel était le thème général du congrès de la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG) qui s’est tenu à Marseille du 7 au 9 septembre. Parmi tous les sujets traités, celui des difficultés de recrutement des collectivités fut très présent. 

« Carrières plus dynamiques et évolutives »
Dans une intervention vidéo, Stanislas Guérini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a affirmé que l’attractivité faisait partie de ses priorités, précisant même qu’elle figure « au-dessus de la pile ». « Si on ne se donne pas les moyens et les outils pour bâtir des carrières dynamiques et valoriser l’engagement, alors nous ne réussirons pas à relever le défi fondamental de la restauration de la confiance dans l’administration », a-t-il souligné. Et de plaider pour proposer aux agents « des carrières plus dynamiques et évolutives en valorisant mieux les métiers et filières professionnelles ». 

Les dégâts du fonctionnaire bashing
Tout en reconnaissant que la question de la rémunération est « centrale » pour expliquer le manque d’attractivité croissant des collectivités, François Deluga, le président du CNFPT, en fournit d’autres dont « la dévalorisation de la fonction publique et le fonctionnaire bashing. On entend ça depuis vingt ans ! A cela s’ajoute la course à l’échalotte sur la suppression de postes de fonctionnaires à chaque campagne présidentielle ». « Comment voulez-vous être attractif dans un tel contexte ? », s’interroge-t-il. 

Un plan de communication
François Deluga défend les nombreux atouts de la FPT dont « la grande diversité de ses 244 métiers, l’offre importante de formation, la promotion et les évolutions de carrière possibles ». Mais au-delà, il juge essentiel l’enjeu de la communication : « il faut un plan de bataille pour rendre visible tous ces métiers, montrer leur intérêt et leur importance, mais aussi défendre le service public ». En insistant pour mener la communication sur les trois versants de la fonction publique. 

Développer une marque employeur
Se pose aussi la question de la fidélisation des agents quand on voit le nombre important de départs des collectivités. « La réponse passe notamment sur le sens du travail à donner et la qualité de vie au travail à proposer dans les collectivités », estime-t-il. « La nécessité de favoriser l’attractivité de l’emploi public territorial passe notamment par le développement d’une véritable marque employeur pour répondre aux difficultés de recrutement et de fidélisation des agents », affirme pour sa part Michel Hiriart, le président de la FNCDG. 

1000 postes ouverts à Marseille
Au manque d’attractivité peut aussi s’ajouter la concurrence entre secteurs d’activité, entre fonctions publiques et même entre collectivités. Aude Fournier, DGA RH de Marseille, a ainsi donné l’exemple de juristes marchés publics de la ville débauchés par l’AP-HM (Assistance publique hôpitaux de Marseille). 
Avec ses 12 000 agents, la cité phocéenne peine à recruter malgré sa profonde réorganisation et son nouveau projet d’administration qui la rendent plus attractive. Résultat : 1000 postes sont ouverts actuellement. « C’est énorme, reconnaît Aude Fournier. Face aux difficultés de recrutement, nous réfléchissons à créer un campus de formation interne, en lien notamment avec le centre de gestion des Bouches-du-Rhône et la délégation régionale du CNFPT ». 

Les métiers en tension
Le congrès de la FNCDG est revenu sur un certain nombre de rapports publiés ces derniers temps. Notamment celui sur l’attractivité de la FPT, remis en janvier dernier à l’ancienne ministre Amélie de Montchalin. Rédigé par Philippe Laurent, Mathilde Icard et Corinne Desforges, le rapport formule 27 recommandations pour tenter de lutter contre le manque d’attractivité. Présente au congrès de la FNCDG, Mathilde Icard, présidente de l’Association des DRH des grandes collectivités, a constaté que les métiers concernés par les transitions numériques et écologiques sont ceux les plus en tension. 
La dernière et 11ème édition du Panorama de l’emploi territorial (chiffres sur l’année 2022), réalisé par la FNCDG et l’Association nationale des directeurs de CDG (ANDCDG), et diffusé durant le congrès de Marseille, confirme que le métier le plus en tension est celui de secrétaire de mairie, avec en plus 24% de départs à la retraite prévus sur six ans. Arrivent ensuite les métiers d’animateur enfance jeunesse, d’assistant de gestion administrative, de chargé de propreté des locaux, d’enseignant artistique, d’agent de service polyvalent en milieu rural, de policier municipal…

Philippe Pottiée-Sperry
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