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Les déserts médicaux s’étendent

Danièle Licata
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67% des Français ont été contraints de renoncer ou de reporter des soins médicaux

C'est dans une ambiance d'inquiétude générale, que vont s'ouvrir les assises de la santé qui se tiendront le 13 juin à Vendômes (41) sur le thème « comment lutter contre les déserts médicaux ». Et pour cause : l’étude exclusive menée par l'Institut Quorum sur l’accès aux soins en France* en partenariat avec Le Journal des Départements, le Département de Loir- et-Cher, la Communauté d’Agglomération Territoires Vendômois et Sud Rad, publiée pour l’occasion, dépeint un tableau très préoccupant.

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67% des Français ont été contraints de renoncer ou de reporter des soins médicaux au moins une fois, un chiffre qui monte à 68% parmi les personnes atteintes de maladies chroniques. Et avec un temps d'attente moyen dépassant souvent deux mois pour décrocher un RDV avec un spécialiste, 55% des sondés se plaignent de délais d'attente trop longs. Ce renoncement est principalement attribué à un manque de médecins, une réalité pour 58% des sondés et à des difficultés financières, citées par 39% des personnes interrogées. 

Une offre médicale insuffisante avec des répercussions inquiétantes

Selon le sondage, 72% des individus ayant différé leurs soins ont subi notamment une aggravation des symptômes et, dans certains cas, des complications médicales nécessitant des interventions urgentes. Chez les personnes avec des conditions chroniques, ce taux atteint même 85%. Autre enseignement : 75% des répondants se sont tournés vers les services d'urgence faute de pouvoir consulter un médecin en temps voulu. Ce qui augmente la pression sur les hôpitaux et allonge les temps d'attente. « Il faut attirer davantage de professionnels de santé dans nos déserts médicaux réduire les délais d’attente et mieux informer le public sur les alternatives aux urgences » a réagi Philippe Gouet, Président du conseil du départemental du Loire-et-Cher. Et il y a urgence. Car la Cour des Comptes dans son rapport publié le 13 mai dernier sur l’organisation des soins dits « de premier recours » c’est-à-dire l’accès aux médecins généralistes, aux spécialistes en « accès direct » (comme les gynécologues et les ophtalmos), mais aussi aux infirmiers, kinésithérapeutes, pharmaciens, psychologues et orthophonistes, livre un diagnostic sévère alors que la santé est la première préoccupation des Français avec le pouvoir d’achat : des mesures « dispersées », « fragmentaires », « peu coordonnées », « peu ciblées », « pas (ou peu) évaluées, voire, pour certaines, pas évaluables du tout ».
Parmi les pistes préconisées lors des assises figurent la création de maisons médicales de garde, l’incitation à l’installation de médecins dans les zones rurales, la lutte contre les dépassements d’honoraires.

*Méthodologie
Enquête réalisée en ligne par l’Institut Quorum du 2 au 7 mais 2024.
Echantillon : ensemble des Français (1000 répondants) ; personnes atteintes d’une maladie chronique (276 répondants).
Cet échantillon a été constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, CSP, région de résidence et catégorie d’agglomération. 
 

Danièle Licata
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