Stéphane Menu

« Les élus veulent avoir la main sur la sécurité »

Cédric Renaud
président de l'ANCTS
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Entretien avec Cédric Renaud président ANCTS

L’Association nationale des cadres territoriaux de la sécurité (ANCTS) organise, le 30 mars prochain à la mairie de Montpellier, son congrès et son salon. Entretien avec Cédric Renaud, son président, qui en décrypte les enjeux.
 

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Le congrès de l’ANCTS va faire le point sur deux sujets qui s’entrecroisent : Quel rôle pour les régions sur les questions de sécurité ? Après les lois « Sécurité globale » et « « 3DS », la différentiation territoriale a-t-elle un intérêt en matière de sécurité ? 
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Les régions prennent-elles une part croissance aux actions en matière de sécurité ? 
On a le sentiment de retrouver le même contexte qui prévalait lors de l’apparition des premières polices municipales. On avait alors le sentiment que seules les communes de droite, voire très à droite, saisissaient l’opportunité de créer des polices municipales pour caresser dans le sens du poil leurs administrés. 
Dans les régions, sur le mandat 2015-2021, seules deux régions… de droite – Ile Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes – disposaient d’un élu délégué à la sécurité. Depuis le renouvellement en 2021, certaines régions de gauche ont franchi le pas, comme la Bourgogne-Franche-Comté ou l’Occitanie, qui disposent donc d’un conseiller sur le sujet. 

Comment cette régionalisation se traduit-elle dans les faits ? 
Difficile à dire. Vient-elle en soutien des polices municipales ? Depuis 2002 et la loi « Vaillant », les régions comme les départements ou des syndicats mixtes ont la possibilité de recruter des gardes-champêtres. Est-ce que les chiffres montrent une appétence régionale sur le sujet ? Je ne sais pas. 

La deuxième table ronde de votre congrès se penche sur la différentiation territoriale. Pourquoi ce thème ? 
La différentiation territoriale doit montrer son efficience. Or, les gardes-champêtres, par exemple, possèdent beaucoup plus de pouvoir qu’on ne l’imagine, comme celui de dresser des procès-verbaux sur les décharges sauvages et de mener l’enquête de bout en bout. Brigade verte du Haut-Rhin, police métropolitaine des transports à Montpellier, etc. 
Les exemples sont là et montrent que les élus locaux veulent prendre le sujet à bras-le-corps. Sans doute parce qu’ils sont un peu déçus par la réponse de la police nationale à leurs demandes et qu’ils veulent avoir la main sur le sujet. 

Stéphane Menu
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