Investir, même en temps de crise, le pari gagnant des Petites Villes de Demain
Elles ont traversé le Covid, l’inflation, la crise énergétique et un climat politique secoué. Pourtant, les petites villes engagées dans le programme Petites Villes de Demain (PVD) n’ont pas ralenti. Mieux : elles ont investi davantage, modernisé leurs services publics, et stabilisé leurs finances. À l’heure du bilan, leur trajectoire ressemble moins à une survie qu’à un véritable moment de transformation locale.
Fragilisées par les urgences successives, les communes auraient pu serrer les budgets, renoncer aux chantiers promis, geler l’action publique. Mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Selon le Baromètre 2025 publié par l’AFL, l’ANCT et l’APVF, entre 2020 et 2024, les PVD ont augmenté leurs dépenses d’équipement de 42,5 %, et investissent aujourd’hui davantage que les autres communes, tout en maîtrisant leur dette.
Les PVD, moteur dans le dynamisme territorial
Une forme de “courage budgétaire”, selon les auteurs de l’étude. Car dans un contexte tendu, décider de construire une médiathèque, rénover un centre-bourg, réhabiliter une école ou engager la transition énergétique relève souvent d’un choix politique autant que financier : accepter d’aller de l’avant plutôt que d’attendre des jours meilleurs. « Ce tour de force des maires est à saluer », souligne Christophe Bouillon, président de l’APVF. La formule résonne presque comme un hommage à une génération d’élus qui croit encore à l’action publique locale.
Des territoires modestes… au cœur d’un projet national
On les dit petites, parfois isolées. Mais les PVD jouent en réalité un rôle stratégique : elles attirent des familles, incubent des commerces, inventent de nouveaux modèles d’habitat, sécurisent l’accès aux services publics, modernisent les mobilités… Autant de fonctions essentielles dans un pays où l’équilibre territorial est devenu un enjeu démocratique.
Le baromètre confirme d’ailleurs un phénomène discret mais puissant : les villes les plus centrales gagnent en capacité d’investissement, quand les communes plus fragiles réussissent à améliorer leur situation financière grâce au programme. La dynamique ne profite pas qu’aux centres urbains, mais irrigue l’ensemble des territoires. La petite ville redevient alors ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un pivot, un lieu de services, un point d’ancrage.
L’investissement comme une promesse et non pas un risque
Si ce mandat devait laisser une leçon derrière lui, ce serait peut-être celle-ci : investir n’est pas une folie, c’est une stratégie de résilience. Les PVD l’ont montré. Face aux crises, elles n’ont pas réduit la voilure : elles ont construit l’avenir.