Olivier Klein lance l'Observatoire du sans-abrisme

« Disposer de chiffres objectivés et actualisés permettant de documenter le sans-abrisme », tel est l’objectif de l’Observatoire du sans-abrisme installé, le 16 mai, par Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement. « La question de l’hébergement d’urgence et celle du sans-abrisme nécessitent un suivi permanent afin de répondre plus efficacement aux besoins grandissants », a-t-il affirmé à cette occasion. 

Harmoniser les pratiques 
Pour améliorer la prise en charge des personnes sans-abri et faciliter leur orientation, il faut disposer de chiffres précis. Dressant ce constat, le ministère estime aussi qu’ils permettront aussi de faciliter le travail partenarial mené par l’Etat, les collectivités et les associations.
La création de l’observatoire s’inscrit dans la suite des Nuits de la Solidarité, mises en place par plusieurs collectivités pour recenser et mieux connaître les personnes sans-abri. Il vise à « harmoniser les pratiques en la matière et à pouvoir centraliser et fiabiliser les données existantes sur le sans-abrisme », précise le ministère.
Il existe aujourd’hui 205 000 places d’hébergement d’urgence. Selon le ministère du Logement, en quatre ans, grâce au plan Logement d’abord, 440 000 personnes sont sorties de façon pérenne de la rue. 
 
Préparer l’hiver 2023-2024
Rassemblant à la fois associations (Fondation Abbé Pierre, Secours catholique, Aurore…), représentants d’élus (notamment France urbaine) et services de l’Etat, l’Observatoire du sans-abrisme se veut « un outil concret au service de la mise en œuvre du service public de la rue au logement ». Sa première réunion a également tiré un bilan de la gestion de l’hiver 2022-2023. 
Olivier Klein a fixé, parmi les objectifs de l’observatoire, la définition de nouveaux indicateurs d’observance sociale ou la préparation de l’hiver 2023-2024. La nouvelle instance s’engage à publier régulièrement des chiffres actualisés. Les premiers indicateurs sont consultables sur le site de la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement).

Ne pas en faire un outil de communication
Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, salue la création de la nouvelle instance, montrant que « le sujet est pris au sérieux par le ministère ». Dans une interview au journal Libération du 19 mai, il souligne que « pour pouvoir agir, il faut des données précises, ville par ville et suivies dans le temps, sur les 330 000 personnes sans domicile en France, dont environ 30 000 sont sans-abri, ni hébergés à l’hôtel ni en centre d’accueil ». Si cet observatoire « va dans le bon sens », selon lui, il ne faut pas que cela tourne en un outil de communication ».