« Territoires zéro chômeur de longue durée », une expérimentation réussie
À mi-parcours de sa deuxième phase, l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD) suscite de nombreux espoirs dans la lutte contre le chômage de longue durée. Les experts de France Stratégie mandatés pour en évaluer à mi-parcours les effets, dressent un premier bilan encourageant, illustrant l’impact positif du dispositif pour les territoires et les personnes durablement éloignées de l’emploi.
C'est l'un des rares dispositifs de soutien à l'emploi qui devrait achapper aux coupes budgétaires. Alors que le gouvernement prévoit la suppression des emplois dans les quartiers prioritaires et un rabot sévère aux aides à l’apprentissage, le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD) suit son petit bonhomme de chemin, avec le soutien de l’Etat, considéré même parmi les politiques « qui donnent des résultats et doivent être encouragées » comme l’a commenté le Premier ministre, Michel Barnier lors de son discours de Politique générale.
Lancée en 2016, l’initiative « Territoire zéro chômeur de longue durée » vise à proposer des solutions locales et durables contre le chômage, en associant l’ensemble des acteurs locaux autour d’un comité pour l’emploi. Le principe : offrir des contrats à durée indéterminée (CDI) aux personnes privées durablement d’emploi au sein d’entreprises à but d’emploi (EBE), implantées localement. Après une première phase concluante dans dix territoires, l’expérimentation a été étendue en 2021 à plus de cinquante zones volontaires de tailles et profils variés. Désormais, l’évaluation en cours de cette deuxième phase, prévue jusqu’en 2026, tente de mesurer l’impact économique et social de cette initiative.
Le comité scientifique, dirigé par Yannick L’Horty, s’est donné pour mission d’évaluer les effets de TZCLD sur les finances publiques et ses externalités positives. Avec l’appui de France Stratégie et de la DARES, les experts analysent aussi les différences de contexte entre les territoires, évaluant les profils et parcours des salariés embauchés. Ces premiers bilans révèlent des territoires expérimentateurs de taille modeste (7 400 habitants en moyenne) et hétérogènes, souvent en difficulté socio-économique. Le niveau de vie de ces zones est souvent inférieur à la moyenne nationale, et les bénéficiaires de minima sociaux y sont surreprésentés.
Sur le plan humain, les salariés des EBE se distinguent par des parcours marqués par la précarité et le chômage. Les embauchés, souvent plus âgés et moins qualifiés, retrouvent ici une stabilité professionnelle, et la plupart sortent ainsi du RSA pour bénéficier de la prime d’activité. En intégrant des individus initialement éloignés de l’emploi, TZCLD contribue ainsi à une inclusion par l’emploi, tout en dégageant des externalités positives qui profitent à la collectivité.