Covid-19 : France urbaine interpelle le gouvernement
Depuis le début de la crise sanitaire, les élus de France urbaine se disent « en première ligne et pleinement mobilisés pour apporter soutien et protection à leurs habitants ».
Par courriers du 23 et du 30 mars, ils ont fait déjà part au gouvernement de « leurs difficultés, besoins et attentes pour avoir pleinement les moyens de faire face à l’épidémie, en coopération étroite avec le gouvernement ».
Ils ont adressé, le 6 avril, un troisième courrier au Premier ministre pour l’alerter sur « la nécessité d’apporter des réponses précises, rapides et concrètes » sur plusieurs sujets. Tout d’abord, ils défendent le dépistage prioritaire des personnels des établissements de santé, Ehpad, résidences séniors et autonomie, structures d’accueil de personnes handicapées et de l’aide à domicile.
Dépistage prioritaire des personnels et des résidents
Dans leur courrier du 30 mars, les élus urbains avaient déjà alerté sur « la situation critique que traversent nos Ehpad, leur besoin d’équipements de protection et la nécessité d’un dépistage systématique et prioritaire des personnels et des résidents ». Selon France urbaine, « ce principe a été annoncé le 28 mars par le ministre de la Santé : plus d’une semaine après ces annonces, nous peinons à en voir les effets concrets sur le terrain ».
L’association représentant les grandes villes insiste sur « l’urgence extrême à agir » et demande un déploiement de ces tests de manière quotidienne, aussi bien en PCR qu’en sérologie, en veillant à intégrer dans le dispositif les résidences-autonomie, les résidences seniors et les établissements d'accueil des personnes en situation de handicap. Et de déclarer : « La situation que nous traversons ne nous autorise aucun délai de mise en œuvre dans le soutien aux établissements de santé, et suppose la pleine coordination des territoires, de l’Etat et des ARS, avec lesquelles les marges de progression sont fortes en matière de coopération opérationnelle ». Une critique à peine voilée des difficultés à travailler avec les ARS !
Garde d’enfants : élargir les publics prioritaires
Autre urgence soulignée : le besoin d’élargir les publics prioritaires bénéficiant de la garde d’enfants dans les établissements scolaires et d’accueil de la petite enfance. Au-delà des personnels soignants, France urbaine évoque les forces de l’ordre nationale et locale, les agents des services publics essentiels (collecte des déchets, eau potable et assainissement) ou les acteurs de la chaîne de distribution alimentaire (commerçants, caissiers). « Sur certains territoires, l’Etat continue de bloquer le déploiement opérationnel de ce qui nous semble être une mesure de bon sens, dénonce l'association. La situation, exceptionnelle, appelle des coopérations nouvelles. Il n’est pas concevable que nous puissions être bridés dans le soutien vital que nous devons apporter à ceux qui se battent au quotidien ».
Les élus urbains demandent aussi des masques pour les personnels assurant la garde d’enfants, « alors que l’Education nationale annonce l’équipement de ses agents depuis le 6 avril ». Et de critiquer une « rupture évidente d’accompagnement et de protection entre des agents de la fonction publique d’Etat et de la fonction publique territoriale, qui pourtant interviennent sur les mêmes missions, dans les mêmes lieux et avec les mêmes objectifs ».
Sécurisation des employeurs territoriaux
Autre urgence des élus en tant qu’employeurs territoriaux : pouvoir aménager, après consultation des représentants des agents, les calendriers de congés annuels afin d’assurer la mobilisation des services lors de la reprise. « Garants de la continuité des services publics, les employeurs territoriaux doivent pouvoir imposer une prise de jours de congés, notamment durant les vacances de Pâques », réclame l’association.
« Confrontés à une jurisprudence contradictoire », les élus demandent donc une clarification des textes pour » pouvoir mener un dialogue serein et responsable avec les organisations syndicales ». Enfin, ils attendent des annonces rapides du gouvernement sur la possibilité de verser aux agents mobilisés une prime exceptionnelle, devant être « défiscalisée, hors RIFSEEP et modulable ».
P.P.-S.