Covid-19 : petites et grandes villes demandent plus de marges de manœuvre
Suite à une réunion organisée par France urbaine entre des maires de grandes villes et des présidents d’intercommunalités sur les moyens de mieux lutter contre la crise sanitaire, l’association a adressé un courrier au Premier ministre le 23 mars.
Elle lui demande de donner aux collectivités, via les ordonnances de la loi d’urgence, plus de marges de manœuvre ainsi qu’un cadre juridique sécurisé.
Pour assurer la continuité des services publics essentiels, avant tout médicaux et sanitaires, France urbaine préconise de l’étendre aux services de sécurité, notamment les policiers municipaux, des transports en commun, d’eau et d’assainissement, de collecte des déchets, de gardes d’enfants…
Pour répondre à l’inquiétude des agents des services essentiels, les maires demandent de pouvoir obtenir des masques. « Prévoyez-vous d’étendre leur mise à disposition à ces personnes ? » interrogent-ils ainsi le Premier ministre.
Autre revendication : élargir les solutions de gardes d’enfants et d’accueil à l’école aux forces de l’ordre nationale ou locale (police et gendarmerie nationale, police municipale…), aux personnels du secteur de l’alimentation (commerçants, caissiers…) ou des services vitaux (collecte des déchets, eau potable, assainissement…).
Mieux protéger les populations les plus précaires
France urbaine plaide aussi pour « soutenir les maires pour assurer l’ordre public » mais aussi pour donner plus de moyens aux préfets afin de protéger rapidement les populations les plus précaires, ainsi que les personnes victimes de violences conjugales et familiales, dont le nombre est en hausse à cause du confinement. Selon les élus, qui se disent prêts à apporter ici leur appui, il faudrait mobiliser les Directions départementales de la cohésion sociale (DDCS).
Autre demande : assurer la mobilisation des personnels de l’Education nationale, en soutien aux agents des collectivités en mesure d’assurer un accueil minimal et non-éducatif, pour accueillir notamment des enfants lors des prochaines vacances scolaires et ce, dans des locaux mis à disposition par les villes.
Taxer les entreprises de vente en ligne
France urbaine propose de faire participer les entreprises de vente en ligne à l’effort de solidarité compte tenu de l’augmentation de leur chiffre d’affaires dans le contexte de crise. Cela permettrait, selon l’association, d’aider et d’accompagner les commerces et les entreprises.
Par ailleurs, elle défend une clarification des modalités de communication en période électorale. Selon elle, « l’information et la communication essentielles qu’il nous faut déployer dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 doivent être autorisées pendant toute la durée de la crise, en ce qu’elles concernent exclusivement les mesures pour lutter contre l’épidémie. Elles doivent être exclues des restrictions de communication applicables en période électorale. »
Les petites villes veulent aider les PME en difficulté
Pour sa part, l’Association des petites villes de France (APVF) a également interpellé le Premier ministre en lui envoyant le 26 mars un courrier. Son président, Christophe Bouillon, demande au gouvernement que « des mesures réglementaires d'urgence soient prises pour permettre aux communes et aux intercommunalités, désireuses de le faire et dont la situation financière le permet, d'aider directement les entreprises les plus en difficulté de leur territoire ». Il propose notamment une modification des règles comptables pour permettre aux communes d'aider directement les PME en difficulté sous la forme de subventions d'investissement.
Son argument : les dépenses d'investissement pour 2020 seront forcément réduites et certaines communes pourront ainsi dégager des marges de manœuvre financières pour aider les entreprises et soutenir l'activité économique. « A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles », conclut Christophe Bouillon.
Philippe Pottiée-Sperry