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Covid-19 : un collectif défend l’annulation et le report des municipales

Philippe Pottiée-Sperry
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L’association « 50 millions d’électeurs ! » a été créée tout récemment pour obtenir l’annulation du premier tour des élections municipales du 15 mars et le report du scrutin après la crise sanitaire. A l’origine de cette initiative, quatre maires : Renaud George (Saint-Germain-au-Mont-d’Or, Rhône), Yves d’Amécourt (Sauveterre, Gironde), Thomas Vidal (Val d’Aigoual, Gard) et Jean-Yves de Chaisemartin (Paimpol, Côtes-d’Armor).

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Présidée par Renaud George, également vice-président de la métropole de Lyon, l’association réunit des maires, des élus, des personnes engagées et des soutiens divers. Elle affirme « vouloir faire valoir les droits des électeurs et le respect de la démocratie »

Lettre ouverte au président de la République

Sa première initiative a été une lettre ouverte au président de la République, publiée dans le Figaro du 10 avril. Estimant que « des millions de Français se sont fait voler l’élection de leur maire », il demande à Emmanuel Macron de réorganiser les municipales dans toutes les communes. A l’argument du manque de légitimité des élus du premier tour, elle ajoute celui de résultats jugés parfois anormaux : « A la surprise générale, de nombreux maires au bilan pourtant reconnu ont ainsi été écartés, parfois même à quelques voix près : l’ont-ils été par une majorité d’habitants… ou bien par une minorité de militants ? ».

"Ruptures d’égalité entre les candidats, les élus, les citoyens"

Ensuite, un courrier a été envoyé aux parlementaires pour défendre les arguments en faveur de l’annulation du premier tour. Et cela dans toutes les communes, y compris les quelque 30 000 pourvues dès le premier tour du 15 mars. Argument avancé : « les décisions qui ont été prises se heurtent à des ruptures d’égalité entre les candidats, les élus, les citoyens et les représentativités ». Selon l’association, le Parlement « ne saurait rester à l’écart de ces débats ». Et d’ajouter : « Il n’est plus ici question de politique, ni d’urgence ; il est question de droit, de justice sociale, d’égalité entre nos citoyens et nos territoires. Il est question d’unicité nationale et de sincérité. Il est finalement question de bon sens ! »

Recours devant le Conseil d’Etat et dépôt d’une QPC

« 50 millions d’électeurs ! » estime que le premier tour, le 15 mars, n’aurait pas dû avoir lieu, à cause des 900 000 personnes âgées qui étaient déjà confinées dans les Ehpad. « C’est scandaleux ! Ces personnes n’ont pas pu voter et ça ne gêne personne ! », s’insurge Yves d’Amécourt, un des initiateurs de l'association. Une situation qui explique en partie la forte abstention du 15 mars, de près de 20% supérieure à celle du premier tour des municipales de 2014. Selon un sondage Ifop, 79% des abstentionnistes affirment que la progression de l’épidémie a joué un rôle déterminant ou important quant à leur décision de s’abstenir. Yves d’Amécourt rappelle aussi que « dans 1250 communes, qui représentent environ 9 millions d'électeurs, la baisse de la participation a été telle que des listes ont été élues au premier tour avec moins de 25% des inscrits ! »

« 50 millions d’électeurs ! » veut multiplier les recours juridiques : recours devant le Conseil d’Etat et dépôt d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel. Elle rappelle que 2700 recours ont déjà été déposés devant les tribunaux administratif concernant les résultats du premier tour. Autre initiative de l’association : le lancement d’une pétition en ligne (près de 13 000 signatures au 15 avril) qui appelle à l’annulation et au report des municipales après la crise du Covid-19. Pour l'instant, ces demandes n'ont pas reçu de réponse de la part du gouvernement.

P.P.-S.

Philippe Pottiée-Sperry
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