Difficulté des petites villes à mobiliser les crédits du plan de relance

Philippe Pottiée-Sperry
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L’APVF (Association des petites villes de France) a réalisé son enquête annuelle auprès des petites villes pour connaître leur situation financière à l’issue de la crise sanitaire et leur capacité à participer à la relance. Les résultats, basés sur 150 réponses recueillies depuis février dernier, montrent des résultats contrastés.

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« De manière générale, c’est la bonne situation financière des petites villes constatée en 2019 qui a permis, pour la grande majorité d’entre-elles, d’absorber le choc de la crise », constate l’APVF. Deux tiers d’entre elles jugent ainsi leur situation financière « satisfaisante » à l’issue des deux premières vagues épidémiques.

Manque d’information de la part de l’Etat

Mais des disparités importantes existent entre petites villes. 40% ont absorbé ce choc difficilement voire très difficilement. Surtout, fin 2020, il y a autant de petites villes qui voient leur capacité d’autofinancement diminuer qu’augmenter. Une reprise de l’investissement conditionnée par une répartition équilibrée des crédits de la relance sur le territoire : les dépenses d’investissement (hors remboursement de la dette) ont baissé en 2020 pour les deux tiers des petites villes ayant répondu à l’enquête. Pour la moitié d’entre elles, cette contraction résulte de la crise sanitaire.

Si les perspectives en 2021 sont plus optimistes pour 60% des petites villes, la reprise de l’investissement dépendra, au-delà du mandat municipal qui commence, de leur capacité à mobiliser les crédits du plan de relance. « Un défaut de perspective très inquiétant face au besoin de démarrage rapide des projets d’investissement », s’alarme l’APVF en indiquant que les élus manquent encore de visibilité et d’information de la part de l’Etat et des préfectures sur le contenu du plan de relance, ses modalités de territorialisation comme sur le calendrier de mise en œuvre.

Des mesures insuffisantes ou mal connues

69% des maires et DGS interrogés considèrent que les mesures pour accompagner les petites villes dans la relance sont insuffisantes ou encore inconnues à ce jour. De même, les modalités de territorialisation du plan de relance apparaissent peu claires ou inconnues pour 75% d’entre eux. Ce dernier constat est particulièrement vrai s’agissant des contrats de relance et de transition écologique (CRTE). Face à ces chiffres préoccupants, l’APVF réitère ses propositions visant à mieux associer les élus locaux dans les comités régionaux de pilotage et de suivi et les comités départementaux ainsi que dans l’élaboration des CRTE.

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Philippe Pottiée-Sperry
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