Les agents territoriaux reconnus pour leur utilité mais trop peu valorisés

Philippe Pottiée-Sperry
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Selon un sondage BVA, réalisé pour la Casden, et rendu public fin novembre, deux Français sur trois ont une bonne opinion des agents de la fonction publique territoriale (FPT).

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Sans surprise, cet avis est encore plus partagé par les salariés du secteur public (79%). Une grande majorité des Français estiment que les agents font un travail utile (79%), dans de bonnes conditions (69%), qu’ils contribuent au maintien du lien social sur les territoires (68%) et qu’ils sont compétents (67%).

La proximité, principale qualité des agents

Sans surprise, la principale qualité des agents territoriaux est la proximité (55%). Arrivent ensuite le sens de l’égalité de traitement entre tous les usagers (32%), l’écoute (29%) et le professionnalisme (28%). En revanche, la capacité à innover (4%), le dynamisme (7%) et la performance (7%) sont les moins cités. D’autre part, le sondage montre que les Français ne connaissent pas bien la FPT et identifient mal son périmètre d’intervention. Ainsi, interrogés sur les métiers qui s’y rattachent, les réponses restent assez floues et renvoient à des noms de postes génériques : sont surtout cités les postes d’employé municipal ou de mairie, de secrétaire administratif, d’agent d’entretien et de policier.

Une fierté de leur travail

Un peu plus de la moitié des personnes interrogées déclarent avoir un proche travaillant dans la FPT. Parmi elles, 57% considèrent que les personnes qu’elles connaissent sont fières de leur travail (73%) mais qu’elles sont peu valorisées (62%). Les sondés estiment aussi que leurs proches peuvent évoluer professionnellement (60%) et bénéficient régulièrement de formations (60%) mais paradoxalement qu’elles manquent d’accompagnement dans leurs souhaits de progression (55%). En termes de rémunération, l’opinion est partagée : 51% pensent que les agents qu’ils connaissent ne sont pas bien payés.

Opposition au transfert de missions au privé

Dans le cadre des projets de modernisation de la fonction publique, les Français sont majoritairement opposés (57%) au transfert des missions de la FPT vers le secteur privé. Parmi les 41% qui y sont favorable, les principales missions à transférer seraient l’entretien des routes, de la voirie et des espaces verts.

Insuffisante connaissance des métiers de la FPT

Ce sondage a été réalisé avec le soutien du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), de l’Association des DRH des grandes collectivités territoriales (ADRHGCT) et de l’Association des administrateurs territoriaux de France (AATF). « Sondage après sondage, les Français réaffirment à une large majorité leur attachement au service public local et aux fonctionnaires qui l’assure, estime le SNDGCT. Pour autant, dès qu’il s’agit de l’incarner, les réponses deviennent floues, montrant à la fois un questionnement sur l’attractivité et la connaissance réelle des métiers territoriaux ». L’ADRHGCT analyse aussi ce sondage comme « un attachement des usagers aux services publics » et « un très fort sentiment d'utilité reconnu aux métiers territoriaux ». Mais d’ajouter : « L'insuffisante connaissance des métiers de la FPT doit nous conforter dans la nécessité de communiquer sur leur diversité, leur nombre, leur modernité et leurs conditions d'accès, tout comme leur valorisation ». Qualifiant les services publics locaux de « poste avancé de la République au sein de nos territoires, notamment ceux qui se trouvent aujourd’hui le plus fragilisés », l’AATF insiste, pour sa part, sur « la nette opposition des Français à leur privatisation ». Selon les administrateurs territoriaux, « la qualité du service public ne peut s’appuyer que sur une fonction publique moderne, efficace et reconnue, dont les réformes devront s’appuyer sur le dialogue et le sens de l’intérêt général ».
P.P.-S.
(1) Méthodologie : échantillon de 1094 personnes questionné sur internet, du 6 au 7 novembre 2018. Cet échantillon de Français, âgés de 18 ans et plus, répond à une méthode de quotas afin de constituer un panel représentatif de la population française.
Philippe Pottiée-Sperry
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