Les opérateurs privés se voient en « leviers de la compétitivité des territoires »

Philippe Pottiée-Sperry
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En France, la gestion déléguée pèse 1,3 million d’emplois et 130 Md€ de chiffre d’affaires annuel, soit 6 % du PIB (source : Institut de la gestion déléguée (https://atlas.fondation-igd.org/) et ministère des Finances).

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Des chiffres conséquents que rappellent les entreprises privées opératrices de services publics, réunies au sein de l’UNSPIC (Union nationale des services publics industriels et commerciaux). Elles s’estiment ainsi comme des « leviers de la compétitivité des territoires » dans une étude réalisée avec la chaire d’économie urbaine de l’ESSEC avec l’UNSPIC, et présentée le 25 février.

« Grâce à l’engagement conjoint de la collectivité et de l’entreprise, chacune dans son rôle, il peut en effet faire d’un service d’eau, d’énergie, de transports ou de restauration collective un véritable levier pour atteindre des objectifs sociaux, environnementaux et économiques plus larges, participant de la compétitivité d’un territoire », estime Patrice Noisette, professeur à l’ESSEC, Chaire d’économie urbaine. Selon lui, les résultats de l’étude ont de quoi inciter les entreprises et les collectivités à intégrer de plus en plus cette ambition dans leurs stratégies.

 

Des DSP dans des secteurs très variés

A l’appui de son argumentaire, l’étude s’appuie sur huit monographies sectorielles, réalisées sur 16 contrats de DSP. Selon l’UNSPIC, ces études de cas illustrent la manière dont les entreprises concourent aux trois leviers de la compétitivité (attractivité économique, cohésion sociale avec un volet lié à l’inclusion des personnes éloignées de l’emploi, atouts du territoire en termes d’environnement et de services aux personnes). Et cela sur plusieurs « sous- thématiques » : développement économique, montée en compétence des collaborateurs, éducation à la citoyenneté, développement de filières économiques locales, recours à des sous-traitants locaux, emploi des jeunes, transition écologique, réduction des congestions et des pollutions environnementales…

L’étude estime aussi que les entreprises opératrices possède plusieurs « atouts majeurs » : avoir « l’ADN du service public » avec un ancrage territorial fort qui permet de s’adapter aux enjeux locaux ; être « pro-actives dans les domaines de la transition écologique » (eau/énergie/restauration/propreté) ; développer une expertise de pointe pour « proposer et coconstruire les solutions à des enjeux complexes »…

Réseau de chaleur du Grand Besançon

Exemple de sujet de monographie : les réseaux de chaleur avec l’expérience de Besançon pour répondre aux enjeux de la transition écologique tout en soutenant l’emploi local. Initiative déjà ancienne, ce réseau de chaleur a été doté d’une chaufferie bois en 2006 et de deux autres de dernière génération, en 2016. Le combustible est issu de forêts proches et gérées durablement, avec un impact important pour le développement de la filière bois locale. Le réseau est l’un des plus vertueux de France, avec 80 % de son alimentation issue d’énergies renouvelables et de récupération. Depuis 2016, il est labellisé Ecoréseau par l’association Amorce. Ce réseau est exploité aujourd’hui dans le cadre d’une DSP entre Grand Besançon Métropole et CELSIUS, filiale d’ENGIE Solutions. Il dessert l’équivalent de 25 000 habitants et pourrait encore s’étendre. Le renouvellement de la DSP en 2018 a renforcé les engagements du délégataire en faveur de l’emploi et l’insertion sociale et professionnelle, notamment pour les jeunes du quartier de Planoise. Par ailleurs, le coût pour l’usager a été réduit de 10% en 2019.

Philippe Pottiée-Sperry

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