Plan « Marseille en grand » : Macron promet 1,5 Md€

Philippe Pottiée-Sperry
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Emmanuel Macron était en déplacement à Marseille, du 1er au 3 septembre, pour présenter un plan massif d'investissements pour l’école, les transports, la sécurité ou la culture (grands projets sur le cinéma et l'audiovisuel ), à hauteur de 1,5 Md€. Aider Marseille constitue « un devoir de la Nation », a estimé le chef de l’Etat en détaillant son plan, baptisé « Marseille en grand ». Et de promettre de revenir en octobre et en février pour faire un premier bilan.

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Le maire de Marseille, Benoît Payan, a salué « une visite historique » du président de la République, en évoquant le besoin de « recoudre une ville fracturée ». La déclinaison du plan annoncé sera supervisée par le Premier ministre avec tous les ministres concernés.

Sur le plan social et sanitaire, 169 M€ vont être débloqués pour la rénovation de l'hôpital de la Timone et de l'hôpital Nord. 50 M€ supplémentaires seront alloués pour le pôle mère-enfant et la maison des femmes. Trente éducateurs et 30 médiateurs vont être recrutés dans les quartiers les plus sensibles.

Rénovation des écoles les plus délabrées

En matière éducative, le chef de l’Etat n’a pas annoncé les montants attendus par la ville pour la rénovation des écoles (plan de 1,2 Md€ dont la moitié était espérée de l’Etat). Il a juste évoqué une contribution à la rénovation de 174 écoles (sur les 472 que compte la ville), mais sans la chiffrer. Une société publique d'intérêt national, pilotée par l'État et présidée par le maire de Marseille, sera créée d'ici à la fin de l'année pour la réhabilitation et la reconstruction des écoles les plus délabrées, sur les 174 établissements retenus. Le montant des financements reste à préciser. Emmanuel Macron a évoqué des financements ANRU ou via la DSIL (dotation de soutien à l’investissement local) mais sans rentrer dans le détail.

50 écoles « laboratoire »

Par ailleurs, il a indiqué vouloir expérimenter 50 écoles « laboratoire ». Les équipes pourront repenser les projets d’apprentissage, les rythmes scolaires, les récréations, la durée des cours, la façon dont sont enseignés les programmes… Certaines de ces écoles devront être opérationnelles pour la rentrée 2022. De plus, pour lutter contre le décrochage scolaire, dix « micro-lycées » (classes d’une vingtaine d’élèves, intégrées aux lycées existants) et 10 « micro-collèges », pour les élèves en grande difficulté, ouvriront à la rentrée 2022. Plaidant pour améliorer la professionnalisation des jeunes, il a proposé de créer des centres où ils pourraient être gratuitement formés, suivis et conseillés. Enfin, pour les jeunes les plus décrochés et les plus en difficulté, il a défendu le dispositif « militaire volontaire » qui bénéficiera à 100 jeunes Marseillais dès cet automne comme un parcours de formation professionnelle auprès des militaires des Bouches-du-Rhône et des marins pompiers.

1 Md€ pour les transports

Concernant la sécurité, 200 des 300 policiers annoncés en février dernier doivent arriver un an plus tôt, en 2022 au lieu de 2023. Les deux compagnies de CRS présentes depuis mars seront pérennisées. 500 caméras de vidéosurveillance vont être mises en place dans les quartiers les plus sensibles. Un nouvel hôtel de police sera aussi créé (150 M€). Au chapitre des transports et des infrastructures, 1 Md€ sera consacré notamment à l'extension du tramway (quatre nouvelles lignes), la création de cinq lignes de bus à haut niveau de service ou l’automatisation du métro. Pour gérer et piloter ces dossiers, un groupement d'intérêt public sera créé. De plus, le port de la ville sera électrifié et gare de fret de Miramas rénovée. Des fonds européens devraient également être mobilisés. En outre, 300 M€, dont 115 M€ versés par l'État, financeront la création d’un « RER à la marseillaise » (axe Marseille-Vintimille).

Modifier la gouvernance de la métropole

Emmanuel Macron n’a pas caché les relations tendues entre la ville et la métropole en déclarant que « Marseille est le seul endroit où on a créé une métropole qui garde les complexités d'avant et où on a du mal à porter des projets d'intérêt commun. Tout ça doit se régler maintenant, notamment les problèmes d'organisation et de gouvernance ». Il a ainsi demandé, « sous deux mois », des propositions aux élus locaux pour faire évoluer la gouvernance. La métropole devra notamment prendre en charge l'autorité des transports. « Elle doit faire évoluer sa gouvernance en s'affirmant comme l'opérateur des politiques de transports dans un cadre institutionnel revisité. C'est une condition indispensable et c'est une condition préalable », a affirmé Emmanuel Macron.

Soutien de la région PACA

Parmi les réactions des élus locaux aux annonces du président de la République, Renaud Muselier, président de la région PACA, a évoqué des « annonces bienvenues ». Selon lui, le défi de leur mise en œuvre sera fondamental. Secteur par secteur, pan par pan, la région sera au rendez-vous, sur ses compétences, pour y contribuer. Elle viendra en renfort de ce plan en programmant, pour la période 2021-2027, 2 Md€ supplémentaires de fonds européens pour Marseille, sur un total régional de 10 Md€ ».

Pour finir son déplacement à Marseille, le chef de l’Etat a ouvert le Congrès mondial de la nature (UICN), le 3 septembre, en annonçant notamment la tenue par la France d’ici les prochains mois d’un One Ocean Summit qui réunira scientifiques, acteurs économiques et régionaux, et Nations unies. Objectif : protéger les océans car « 60% de la surface des océans ne dépend d’aucune juridiction, laissant certains États détruire la biodiversité », a déclaré Emmanuel Macron.

Philippe Pottiée-Sperry

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