Renouvellement urbain : des chantiers en cours dans 230 quartiers

Philippe Pottiée-Sperry
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La ministre chargée de la Ville, Nadia Hai, s’est exprimée, lors du conseil des ministres du 28 avril, pour évoquer l’accélération du renouvellement urbain dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). 

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Ce programme vise à offrir des conditions de logement et un cadre de vie dignes à leurs habitants. Pour rappel, le Premier ministre a annoncé, le 29 janvier à Grigny, lors d’un Comité interministériel à la ville (CIV), 15 mesures (rénovation urbaine, éducation, mixité sociale, emploi, sécurité, égalité des chances…), dotées de 3,3 Md€ sur deux ans en incluant le Md€ déjà acté dans le plan de relance. Principale composante : l'augmentation de 2 Md€ de l’enveloppe du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Objectif : une nouvelle accélération du programme en facilitant la validation des projets encore non engagés et en enrichissant ceux en cours dans le cadre de clauses de revoyure.

36 489 logements détruits, reconstruits ou réhabilités

Nadia Hai se veut rassurante en indiquant que 300 chantiers seront bien lancés, d’ici fin 2021, concernant tant la rénovation et la diversification du parc de logements que la réhabilitation et la construction d’équipements publics de proximité ou encore la création de nouveaux espaces verts ou de loisirs. A ce jour, tandis que le programme commence tout juste à se déployer, des chantiers sont déjà en cours dans 230 quartiers, indique le ministère de la Ville. Cela représente déjà 36 489 logements détruits, reconstruits ou réhabilités pour 91 223 habitants concernés. D’ici dix ans, le NPNRU affiche la volonté de transformer le cadre de vie des trois millions d’habitants des QPV.

Les 2 Md€ alloués lors du CIV doivent permettre à 150 000 habitants supplémentaires de bénéficier du programme, mais aussi d’enrichir les projets locaux et d’accélérer leur mise en œuvre. Concrètement, le NPNRU devrait financer 110 000 démolitions, 100 000 reconstructions, 150 000 réhabilitations, ainsi que la rénovation complète ou la construction de plus de 1000 équipements publics.

Difficultés des élus à mobiliser les crédits « relance »

A savoir si ces déclarations suffiront à rassurer et surtout à répondre aux présidents de cinq associations d’élus locaux (AdCF, AMF, France urbaine, Villes de France et Ville & Banlieue) qui avaient interpellé Emmanuel Macron, début avril dans un courrier commun. Il s’agissait pour eux de souligner les difficultés des élus à mobiliser les crédits du plan de relance en faveur des projets de cohésion urbaine et sociale. Les associations indiquent que, sur le terrain, les comités départementaux de la politique de la ville peinent à se mettre en place, alors qu’ils conditionnent la mise en œuvre opérationnelle des mesures du CIV. Elles ont de nouveau demandé la mise en place d’une cellule de suivi national placée auprès de Matignon pour mieux flécher et identifier les crédits vers les QPV les plus en difficulté. Autre critique exprimée : la multiplication des appels à projet et appels à manifestation d’intérêt (AMI) « qui accroît les inégalités entre les territoires, lesquels n’ont pas tous les mêmes capacités d’ingénierie pour y répondre ».

P.P.-S.

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Philippe Pottiée-Sperry
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