Tirer le positif de la période pré-électorale !

Lors de deux tables rondes, enseignants-chercheurs, coachs, formateurs, administrateurs territoriaux, ont débattu pour cerner les contours d'un sujet bienvenu en cette période pré-municipales : quels rôles et postures du cadre en période de transition ?

En introduction, David Huron, maitre de conférences Habilité à Diriger des Recherches (HDR), a posé des définitions sur un contexte théorique : transition, rôle, posture, stratégies... Dès cette première partie de la journée, les échanges rappellent que le cadre est au cœur de son rôle lors d'une transition : « un cadre est avant tout un conducteur du changement et est préparé à gérer des transitions », résume Jean-Michel Pignol, DGS à Saint-Laurent-du-Var. Autrement dit : la période pré-électorale est une transition parmi d'autres, à laquelle le cadre peut et doit s'adapter... Pour en tirer le positif.

Mais comment tirer le positif d'une situation où les projets s'arrêtent, où le futur est trouble, ouvrant la porte au « désœuvrement » - selon les termes de Jean-Michel Pignol ? Tous s'accordent sur un point : il faut rester actif, et profiter de ce ralentissement pour prendre du recul, évaluer les projets déjà réalisés, réfléchir à l'après, parler avec ses équipes, consulter leurs envies et mettre en place des expérimentations liées au bien-être, à l’organisation du travail... Tout en se recentrant sur le rendu du service public, ainsi que le résume Claude Queyranne, directeur des réseaux à la métropole Nice Côte d'Azur : « être dans le poste aujourd'hui, et livrer ce qu'on doit livrer aujourd'hui ».

Autant de propositions qui visent à gérer et protéger ce qui est mis à mal dans cette transition : le capital humain. Pour Catherine Huyet, DGS de Peymeinade et coach, il est aussi essentiel d'accompagner les équipes d'abord de manière individuelle, en s'appuyant sur le CNFPT, les centres de gestion... Mais aussi, de ne pas oublier de travailler sur le collectif : en expliquant, en discutant, en rassurant avec des éléments de langages compris par tous, afin de rester le garant du sens du travail.

Ainsi, après une journée de discussions, les managers sont repartis, sinon avec des solutions à appliquer telles quelles, au moins avec des idées : « Ces événements permettent d'avoir des conseils pratiques, mais aussi une vision un peu plus large que celle qu'on a quand on est la tête dans le guidon dans nos collectivités », explique Béatrice Buselli, directrice de la commande publique à la communauté d'agglomération de Cannes Pays de Lérins. De la diversité des échanges, David Huron retient une idée principale : « Ce n'est pas la stratégie d'attente qu'il faut choisir. Au contraire, il faut accompagner les équipes pour que ce ne soit pas un calvaire, mais une opportunité, et gagner du temps par rapport à l'après », résume-t-il. Pour Laurence Malherbe, directrice mutualisée des Affaires générales, juridiques et contentieux à la ville d’Antibes et à la CASA, c'est par les yeux de Sénèque qu'il faut appréhender ce moment : « La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie ».Julie Desbiolles