Auxiliaires de puériculture : un guide pour combattre avec l’usure au travail

, mis à jour le 12/09/2025 à 11h41
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Issu d’un appel à projets mené auprès de 24 employeurs territoriaux et hospitaliers, le guide documente les risques, les facteurs d’usure et les leviers d’action immédiatement mobilisables.

Un nouveau guide opérationnel du Fonds national de prévention (FNP) de la CNRACL (La retraite des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers) dresse un état des lieux sans détour des risques auxquels sont exposées les auxiliaires de puériculture et propose une boîte à outils très concrète pour améliorer leurs conditions de travail. Issu d’un appel à projets mené auprès de 24 employeurs territoriaux et hospitaliers, il documente les risques, les facteurs d’usure et les leviers d’action immédiatement mobilisables. 

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Le métier d'auxiliaires de puériculture, ultra-féminisé (97 %), cumule des expositions physiques et psycho-organisationnelles élevées : postures contraignantes au sol, manutention d’enfants et de matériel, ambiance sonore fatigante, rythmes heurtés par l’absentéisme et les difficultés de recrutement. Le guide met au premier plan les troubles musculosquelettiques liés aux postures accroupies ou agenouillées, au change et aux couchages, ainsi que l’impact du bruit continu sur la fatigue et l’efficacité des équipes. Les tensions organisationnelles – plannings changeants, effectifs tendus, taux d’encadrement jugé sous-dimensionné – nourrissent la charge mentale et le sentiment de perte de sens. Dans les services hospitaliers (maternité, pédiatrie, néonatalogie), s’ajoutent technicité accrue, amplitudes horaires larges et situations émotionnellement exigeantes. 
Au-delà des expositions, l’étude pointe aussi des « ressources » à préserver : temps de concertation formalisés, autonomie dans l’organisation des journées, solidarité d’équipe et qualité du lien avec les parents. Bien structurés, ces espaces de parole améliorent la circulation de l’information, la reconnaissance et la capacité d’agir des professionnelles sur leur travail. 

Quatre leviers pour agir : équipements, espaces, organisation, parcours

Le guide décline un plan d’action en quatre axes. Côté matériel, l’enjeu est d’associer systématiquement les équipes au choix et au test d’équipements ergonomiques réellement adaptés : pinces de préhension, tabourets et fauteuils réglables, plans de change à hauteur variable, lits modulables, chariots de transport… Certaines collectivités ont même instauré des « bourses au matériel » pour mutualiser et éviter les achats inutiles. 

Deuxième axe, l’agencement des locaux : réaménager les unités de vie selon l’âge et l’autonomie des enfants, traiter acoustique et confort thermique, fluidifier les circulations et penser des espaces de pause dignes. La démarche est pluridisciplinaire : directions, services techniques, prévention, PMI, architectes et CAF co-conçoivent des solutions centrées sur les usages. 

Troisième axe, l’organisation : stabiliser les plannings, programmer en amont, formaliser les temps de transmission et d’analyse de pratiques, harmoniser les procédures pour limiter les « glissements de tâches ». 

Enfin, le volet parcours et compétences rappelle l’importance d’intégrer la prévention des risques physiques et la posture professionnelle dès la formation initiale, de reconnaître les expertises et d’anticiper les aménagements de fin de carrière afin d’éviter l’effet « boule de neige » des inaptitudes sur les collectifs. 

Cette recommandation du FNP-CNRACL offre aux communes, intercos et hôpitaux un cadre prêt à l’emploi pour agir sans attendre : partir du travail réel, co-décider avec les équipes, investir sur l’ergonomie et le bâti, sécuriser l’organisation et professionnaliser les parcours. Une condition clé pour retenir et attirer dans un métier indispensable à la vie des territoires. 
 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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