L’innovation publique se réinvente par et pour les territoires

, mis à jour le 03/10/2025 à 13h30
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Faire de l’innovation une culture territoriale vivante

Aux premières Assises de l’innovation publique organisées à Nancy les 1er et 2 octobre, les élus, DGS et agents ont martelé la même idée : l’innovation n’est pas un gadget, c’est un levier de survie démocratique et de cohésion locale. Durant les deux jours, le CNFPT a rappelé sa feuille de route : former, fédérer et donner un cadre sécurisé à l’expérimentation.

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À Nancy, l’innovation n’est pas un slogan. Le maire, Mathieu Klein a rappelé lors de son discours d’ouverture, l’héritage d’une ville longtemps façonnée par des figures qui ont défendu les libertés, la culture et une vision européenne ouverte. Cette culture irrigue encore l’action publique locale : penser la santé au sens large (physique, social, mental), investir la prévention et articuler politiques urbaines et solidarités de proximité.
Dans un contexte de raréfaction des médecins libéraux et de tensions sur l’accès aux soins, la ville promeut des quartiers « bienveillants » : vigilance des voisins, rôle des associations, commerces impliqués, portage de repas, accompagnement de la perte d’autonomie… Autant de réponses situées, qui s’appuient sur les ressources du territoire plutôt que sur des modèles hors-sol.

L’innovation, une exigence

Durant les deux jours, le CNFPT a rappelé sa feuille de route : former, fédérer et donner un cadre sécurisé à l’expérimentation. L’innovation publique naît d’abord du terrain — de la plus petite commune à la métropole — et progresse lorsqu’on accepte le droit à l’erreur, qu’on documente les résultats et qu’on partage les apprentissages pour « passer à l’échelle ».
Au-delà des « labs » et des outils (design de services, facilitation, management par la confiance), l’enjeu est politique : sortir des silos, professionnaliser les innovateurs, associer les habitants en amont des projets et sanctuariser des moyens dans la durée. L’objectif ? Des politiques plus justes, plus proches et réellement utiles. « L’innovation publique, ce n’est pas l’emballage d’hier : c’est la condition pour rester utile, juste et proche des citoyens — une bataille culturelle à mener partout, en haut comme en bas. » a résumé Yoann Nedelec, président du CNFPT.

Innovation à 360°

En filigrane, un cap commun : faire de l’innovation une culture territoriale vivante — ancrée dans l’histoire locale, attentive aux vulnérabilités d’aujourd’hui et tournée vers l’implication des citoyens. Cela suppose d’abord de renforcer la démocratie locale, en associant les habitants à la conception des politiques publiques à travers des budgets participatifs exigeants, des jurys citoyens ou encore des concertations réellement abouties. C’est aussi un enjeu de santé de proximité, où l’urbanisme, la prévention et les solidarités doivent être articulés pour compenser la raréfaction des médecins et garantir un accès équitable aux soins.
L’organisation publique doit, elle, assumer le droit à l’essai : expérimenter, évaluer et partager les résultats afin d’éviter l’« innovation cosmétique » et de privilégier des améliorations tangibles pour les usagers. Enfin, l’innovation appelle à des coopérations renouvelées entre services, administrations et partenaires locaux — bailleurs, associations, acteurs économiques ou académiques — afin de produire des solutions adaptées et durables.
En d’autres termes :  « Innover, ce n’est pas réinventer l’administration, c’est réinventer le lien avec les citoyens. »
 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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