Vieillissement des agents dans la Fonction publique d’État : danger alerte la Cour des comptes

Danièle Licata
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Face à une population de fonctionnaires de l’État de plus en plus âgée, la Cour des comptes alerte sur la nécessité de repenser la gestion prévisionnelle des effectifs. Entre allongement de la durée de cotisation, pyramide des âges déformée et enjeux liés aux fins de carrière, des adaptations sont cruciales pour assurer la pérennité du service public.

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"Le vieillissement des agents de la fonction publique d’État (FPE) s’impose comme un défi majeur pour les institutions publiques" alerte la Cour des comptes. Dans un rapport publié le 26 novembre 2024, les Sages de la  rue de Cambon soulignent l’impact des réformes successives des retraites sur la structure démographique des effectifs. Avec un allongement de la durée de cotisation et un âge d’entrée dans la fonction publique repoussé, la pyramide des âges des fonctionnaires de l’État présente un déséquilibre préoccupant, notamment pour les catégories A et A+.

Des chiffres révélateurs d’une transformation profonde

En 2022, 33 % des agents de la FPE avaient plus de 50 ans, un chiffre en augmentation constante. Depuis 2010, la proportion des agents de plus de 60 ans a plus que doublé, passant de 4 % à 9 % en 2021, et pourrait atteindre 14 % d’ici 2040. Ces évolutions reflètent les effets des réformes des retraites menées entre 2003 et 2023, qui ont progressivement porté la durée de cotisation de 37,5 à 43 annuités pour les générations nées après 1968.
En parallèle, l’âge moyen d’entrée dans la FPE a augmenté, passant de 23 ans en 1980 à 29 ans en 2020. Ce phénomène s’explique principalement par l’allongement de la durée des études et par la montée des carrières hybrides, mêlant secteurs privé et public.

Une gestion des ressources humaines à moderniser

Face à ces mutations, la Cour des comptes insiste sur "l’urgence d’une gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences". Elle recommande la mise en place d’outils statistiques permettant de projeter l’évolution démographique des agents publics. Une telle démarche permettrait d’anticiper les départs en retraite massifs et d’adapter les politiques de recrutement et de formation en conséquence.
Les fins de carrière doivent également faire l’objet d’une attention particulière. La Cour propose de repenser les dernières affectations des enseignants et d’explorer des dispositifs tels que les ruptures conventionnelles pour les fonctionnaires en fin de parcours. Ces mesures viseraient à éviter les situations de stagnation professionnelle et à garantir une gestion dynamique des ressources humaines.

Un enjeu pour l’avenir du service public

Le vieillissement des agents publics n’est pas une problématique isolée : il s’inscrit dans un contexte global de transformation du marché de l’emploi et des attentes sociétales. Adapter les politiques de ressources humaines à cette évolution démographique est essentiel pour préserver la qualité des services publics et répondre aux besoins des citoyens.
 

 

Danièle Licata
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