116 démonstrateurs territoriaux pour booster la ville durable

Philippe Pottiée-Sperry
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France ville durable (FVD) a organisé à Dunkerque, le 19 mai, la première édition de la journée « Villes durables en actions » où étaient présents des collectivités, des représentants de l’Etat, des entreprises et des experts. 

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Créée en décembre 2019, FVD est une association initiée par l’Etat ayant pour mission d’accélérer la transformation durable et résiliente des territoires. Elle compte une soixantaine de membres répartis en quatre collèges : les collectivités locales et leurs associations, les entreprises, l’État (administration centrale et opérateurs spécialisés) et les experts (dont les organisations professionnelles nationales). Son président, Patrice Vergriete, maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine de Dunkerque, a rappelé le manifeste publié par France ville durable visant à clarifier ce concept autour de quatre piliers : sobriété (la ville responsable), inclusion (la ville pour et avec tous), résilience (la ville adaptée et réactive) et créativité (la ville du progrès humain, culturel, social et économique).

Echelle du logement, du bâtiment et du quartier

France ville durable, en lien avec le ministère de la Transition écologique (MTE), et à la demande d’Emmanuelle Wargon, ministre chargée du logement, a également présenté la sélection de 116 démonstrateurs territoriaux (liste définitive arrêtée fin juin) pour encourager la réplication et la massification des meilleures réalisations. Couvrant toutes les échelles (le logement, le bâtiment et le quartier), ces réalisations sont jugées exemplaires en termes de sobriété, d’inclusion, de résilience et créativité. « Il s’agit de mettre en avant de bonnes pratiques et de les faire connaître. Les solutions de la ville durable sont déjà là. L'enjeu aujourd'hui est de les massifier », a expliqué Patrice Vergriete.

Pour sa part, Emmanuelle Wargon, présente par visio, a estimé que « ces démonstrateurs sont représentatifs de la diversité de nos territoires à différentes échelles et donnent à voir des exemples terminés et réussis qui concilient qualité et durabilité : à l’échelle du logement, à celui du bâtiment, et à celui du quartier. Ces démonstrateurs permettent également de valoriser vos démarches car les projets recensés ont tous été distingués par des concours, des labels que vous mettez en œuvre ».

Une boîte à outils pour les collectivités

Dans le détail, 40% des démonstrateurs sont issus de grandes villes et d’agglomérations, 25% de villes moyennes et 25% de petites villes. Par exemple, dans le péri-urbain, la ZAC du Chêne Saint Fiacre (Seine et Marne), portée par Epamarne, concilie logements collectifs d’une densité raisonnable, et logements individuels innovants, le tout avec des modes constructifs exemplaires. Côté villages, il y a Espelette où le dispositif OFS/BRS a permis la reconversion d’une ferme en cinq logements de qualité à prix abordable. Dans les métropoles, on peut citer la tour Elithis à Strasbourg qui réinvente la façon d’habiter une tour.

La sélection de ces 116 démonstrateurs sera présentée de façon détaillée via un nouveau portail de France ville durable pendant l’été. Ce site se présentera comme un hub de la ville durable, en proposant une boîte à outils utile aux professionnels et en particulier aux collectivités (ressources méthodologiques, sites spécialisés, formations, normes et référentiels…), mais aussi d’autres projets et réalisations concrètes pour valoriser le savoir-faire en matière de ville durable. La plateforme sera également un outil serviciel pour les adhérents de l’association.

Un référentiel sur le logement de qualité

Emmanuelle Wargon a plaidé pour « dépasser les contradictions. Construire plus en réduisant l’artificialisation. Dynamiser en luttant contre l’artificialisation… Mais plus généralement trouver le bon modèle d’aménagement, aller vers la mixité des usages et la mixité sociale ». Elle est aussi revenue sur la démarche « Habiter la France de demain » qui se décline en quatre axes : la conception, les aspirations, la valorisation et l’innovation. « La conception vise à reposer les fondamentaux de la construction durable de nos projets, à toutes les échelles, a-t-elle précisé. Il faut repenser nos fondamentaux et cela commence par l’échelle du logement : j’ai lancé à cet effet une réflexion sur sa qualité d’usage, afin de construire un référentiel adapté aux enjeux actuels ». Il s’agit de la mission en cours qui a été confiée à Laurent Girometti, directeur général d’Epamarne, et à l’architecte François Leclercq, dont l’objectif est de proposer, d’ici l’été, un référentiel renouvelé du logement de qualité (usages, confort, taille, éclairement, agencement du logement…).

Une consultation citoyenne lancée le 28 mai

La ministre a aussi annoncé le lancement, le 28 mai, d’une consultation citoyenne en ligne, par type de territoire. Et de préciser : « Sur la base des éventuelles tensions identifiées, il s’agira de coconstruire, dans des ateliers sur « la ville durable et des logements de qualité » avec un panel de citoyens un manifeste partagé et enrichi d’une parole citoyenne. Ces ateliers seront menés tout au long du mois de juillet ».

Autre annonce d’Emmanuelle Wargon : le lancement d’un appel pour le développement de nouveaux démonstrateurs de la ville durable avec une enveloppe de 300 M€. Les projets, que ce soit à l’échelle d’un ilot ou d’un quartier, seront sélectionnés sur la base de leur innovation et de leur reproduction. Les lauréats seront accompagnés dans une phase d’incubation, avant la mise en œuvre effective de leurs projets. « Le premier AMI sera ouvert les 21 mai par la Banque des territoires, qui coordonne cet appel à projets. Les réponses sont attendues pour le 10 septembre », a précisé la ministre.

Philippe Pottiée-Sperry

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