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25 000 ponts posent des problèmes de sécurité

Frederic Deschamps
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Diligenté en octobre dernier suite à l’effondrement du pont autoroutier de Gênes en Italie en août 2018, un rapport sénatorial, publié fin juin, alerte sur l’état des ponts en France.

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Sur un total compris entre 200 000 et 250 000 ouvrages (gérés à 90% par les collectivités), « au moins 25 000 ponts sont en mauvais état structurel et posent des problèmes de sécurité et de disponibilité pour les usagers », expliquent les auteurs de la mission d'information présidée par le sénateur Hervé Maurey (UC).

Dans le détail, ils recensent parmi ces ouvrages à risques 7% des ponts de l'État, 8,5% de ceux des départements et de 18 à 20% de ceux des communes et des intercommunalités.

Un « sous-investissement chronique »

La dégradation de l'état des ponts, ayant fortement augmenté sur les dix dernières années, s'explique par le vieillissement des ouvrages construits dans l'après-guerre. Le bilan très alarmant dressé par les sénateurs résulte d’un « sous-investissement chronique dans l’entretien du patrimoine ». Selon eux, « l'état des ponts constitue avant tout un enjeu majeur de sécurité pour les usagers ».

Demande d’un fonds d'aide aux collectivités

Le rapport préconise d’urgence « un plan Marshall » en créant notamment un fonds d'aide aux collectivités locales, qui serait doté de 130 M€ par an pendant dix ans (1,3 Md€ au total) en utilisant l'enveloppe jusqu'à présent dédiée à la mise en sécurité des tunnels (prenant fin en 2021). Il s'agit en effet de réaliser un diagnostic de l'ensemble des ponts des communes et des intercommunalités mais aussi de rénover ceux qui sont en mauvais état.Par ailleurs, le rapport suggère de porter le montant des moyens consacrés par l'État à l'entretien de ses ouvrages d'art à 120 M€ par an dès 2020 (contre 45 M€ en moyenne ces dernières années).

Mutualiser la gestion des ouvrages

Les sénateurs plaident également pour sortir d’une culture de l’urgence au profit d’une « gestion patrimoniale des ponts », en créant des outils pour améliorer la connaissance et le suivi des ponts, et en investissant davantage dans les actions préventives à travers la mise en place d'une programmation pluriannuelle des travaux. Ils jugent également nécessaire d' « apporter une offre d'ingénierie aux collectivités en aidant les petites collectivités » et en favorisant la mutualisation de la gestion des ouvrages au niveau intercommunal ou départemental.Comme le constate le sénateur Patrick Chaize, rapporteur : « l’objectif est que d’ici dix ans, l’état de l’ensemble des ponts routiers français soit connu, ce qui est loin d’être le cas, et que les ponts les plus dégradés aient fait l’objet de travaux de remise en état. Nous considérons qu’il ne faut pas attendre qu’un drame se produise pour augmenter les moyens consacrés aux ponts ».P.P.-S.
Frederic Deschamps
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