2610 France services fin 2022 et 140 nouvelles en 2023
Le gouvernement a dressé un bilan du réseau France services, avec des objectifs dépassés, et souhaite à présent renforcer la qualité de service notamment en doublant le nombre de jours de formation des agents. De leur côté, les maires ruraux formulent de nombreuses demandes, notamment un engagement financier plus important de l’Etat.
2610 espaces France services d’ici la fin de l’année (2379 au 1er septembre dernier) auxquels s’ajouteront 120 bus France services. « Les résultats sont au-delà de notre objectif initial », a affirmé Caroline Cayeux, ministre délégué aux Collectivités territoriales. Elle a présenté, avec Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la fonction publiques, lors du premier comité de pilotage de France services, qui s’est tenu le 21 octobre, un bilan annuel de cette politique publique et les perspectives à venir, dans le cadre de la « saison 2 » des espaces France services.
« La réussite du projet, c’est le décloisonnement des services et des opérateurs, ce que n’apportaient pas assez les anciennes maisons de services aux publics », a affirmé Stanislas Guerini dans une interview à la Gazette des communes du 24 octobre. Et d’ajouter : « Les nouvelles labellisations viseront plutôt des créations de structures : nous allons compléter le réseau en partant des volontés exprimées par les collectivités ».
94% d’usagers satisfaits
Autres chiffres avancés par le bilan gouvernemental : 99% des français sont à moins de 30 minutes d’une France services et 91% sont à moins de 20 minutes, 500 000 accompagnements assurés par mois, 80% des démarches résolues dès la première visite, 94% d’usagers satisfaits, 98% le recommandent à leurs proches… Selon Caroline Cayeux, « c’est le fruit de l’efficacité du travail État-partenaires-collectivités pour assurer un service public de qualité ».
Dans le détail, la répartition par opérateur présents : ministère de l’Intérieur (19%), CNAM (17%), CNAF (17%), CNAV/CARSAT (15%), DGFIP (13%), Pôle emploi (8%), La Poste (4%), MSA (4%), ministère de la Justice (3%).
Enrichir le bouquet de services
La « saison 2 » annoncée des espaces France services passera par plusieurs objectifs : consolider le maillage territorial, investir sur les compétences, renforcer la qualité de service, développer la démarche de « l’aller vers » (permanences ambulantes pour les territoires les plus isolés), enrichir le bouquet de services. Sur ce dernier point, c’est notamment le partenariat que vient de signer Stanislas Guerini avec la Banque de France pour mener une expérimentation dans huit départements. Le service France Renov pourrait lui aussi faire partie des nouveaux opérateurs associés.
Doublement des jours de formation
Sur l’année 2023, 140 nouvelles structures seront installées pour consolider le maillage territorial. Stanislas Guerini a aussi annoncé le doublement des jours de formation des agents France services. La formation passera ainsi à deux semaines complètes, assurées en présentiel. Le gouvernement travaille ici avec le CNFPT, un comité de formation va être mis en place avec lui et les opérateurs partenaires pour approfondir le contenu métier.
Par ailleurs, une mission a été confiée au sénateur Bernard Delcros, président du Parlement rural, afin de renforcer l’accessibilité des France services envers les personnes les plus éloignées des services publics.
25 propositions de l’AMRF
A l’occasion du comité de pilotage du 21 octobre, l’AMRF (Association des maires ruraux de France) a rendu publiques 25 propositions. Au chapitre financier, elle demande d’augmenter à 70 000 € la participation de l’Etat au fonctionnement annuel de chaque France services (30 000 € actuellement à parité par l'État et les opérateurs). Elle plaide aussi pour exclure des financements de la DETR le soutien au fonctionnement des espaces France services ou de supprimer les loyers de ceux accueillis dans des bâtiments de l’Etat.
Autres propositions : mailler le territoire avec des solutions itinérantes, plus adaptées en zone rurale, et accueillies en mairie ; impliquer les associations d’élus au maillage départemental des France services ; recruter plus d’agents (via la hausse du fonds de soutien) lorsqu’il y a plus que les neufs opérateurs nationaux actuels ; donner la priorité aux territoires ruraux pour les 140 nouveaux espaces annoncés pour 2023….
Plus de place pour les secrétaires de mairie
Par ailleurs, l’AMRF propose de rendre accessible la plateforme d’informations des personnels France services à toutes les secrétaires de mairie pour augmenter l’efficacité du service rendu. Elle plaide également pour permettre aux secrétaires de mairie de devenir agent France services.