, mis à jour le 26/09/2025 à 16h11

3 minutes / 3 questions dans les conditions du direct

Catherine Lhéritier
Maire de Valloire-sur-Cisse (41)
Présidente de l’AMF (41)
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Maire de Valloire-sur-Cisse (41) Présidente de l’AMF (41)

Zepros Territorial vous emmène chaque semaine avec « Place des élus », premier réseau social dédié aux élus et aux acteurs locaux, à la rencontre d’un élu de France. Un format direct, rapide et percutant pour découvrir les défis, réussites et visions de femmes et d’hommes engagés. Invitée cette semaine, Catherine Lhéritier, maire de Valloire-sur-Cisse (41) et présidente de l’AMF (41). En 3 minutes chrono, elle partage ses projets marquants, ses petites frustrations et ses grandes ambitions pour sa ville. Un échange sans détour, à ne pas manquer ! 
 

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Quels sont les projets qui vous rendent la plus fière ?

Je suis particulièrement fière du travail mené sur les conditions d’exercice des mandats locaux. En tant que coprésidente du groupe de travail de l’AMF sur ce sujet, nous avons formulé 78 propositions pour faciliter l’accès et l’exercice des fonctions électives. Nous avons travaillé sur des points très concrets : élargissement des autorisations d’absence pour les actifs et les étudiants, meilleure prise en charge des frais de garde, amélioration des droits sociaux et de la protection fonctionnelle, revalorisation des indemnités, reconnaissance des compétences acquises grâce à la validation des acquis de l’expérience (VAE)… Notre objectif était clair : rendre le mandat municipal plus attractif, notamment pour les jeunes et les actifs, et mieux protéger les élus face aux agressions ou aux difficultés rencontrées. Plusieurs de ces propositions ont été reprises dans une proposition de loi actuellement examinée au Sénat et à l’Assemblée.
Sur le plan local, je suis fière de la réhabilitation complète du centre-bourg de Valloire-sur-Cisse, avec une mise en accessibilité intégrale des bâtiments communaux pour les personnes handicapées. C’est un projet structurant qui améliore la vie quotidienne de tous. Enfin, je tiens beaucoup à mon action pour encourager l’engagement des femmes en politique. Nous avons renforcé la formation des élus, organisé des conférences et des rencontres pour briser les freins psychologiques qui freinent l’entrée des femmes dans les exécutifs locaux.

Quels sont ceux qui vous laissent un goût d’inachevé ?

Je regrette que la dissolution de l’Assemblée nationale ait interrompu le projet de loi reprenant l’intégralité de nos propositions sur les conditions d’exercice des mandats. La version actuellement débattue, issue du Sénat, ne peut pas tout reprendre car une proposition de loi ne peut créer de nouvelles dépenses.
C’est une avancée, mais le chantier reste ouvert et nous devrons continuer à travailler pour améliorer durablement les conditions d’engagement des élus. Plus largement, je déplore que l’État n’accorde pas une confiance suffisante aux communes. La commune reste le premier échelon de la démocratie, celui qui tient la République dans les moments de crise. Or, au lieu de fixer des objectifs clairs et de laisser les collectivités s’organiser, l’État impose souvent un mode d’organisation uniforme, par exemple sur la gestion de l’eau. Je souhaiterais que les gouvernements fassent davantage confiance aux élus locaux et leur donnent une véritable autonomie financière et fiscale, conditions indispensables d’une décentralisation effective.

Vous briguez un troisième mandat. Quels sont vos projets pour la commune ?

Ce troisième mandat sera placé sous le signe de la résilience face au changement climatique. Valloire-sur-Cisse a été retenue dans l’opération « Villages d’avenir » : nous allons adapter nos modes d’organisation et nos aménagements pour concilier développement et protection de l’environnement.
Je veux aussi poursuivre le travail de cohésion sociale. Le maire a un rôle essentiel pour garantir le respect des règles de vie commune, renforcer le lien social, développer des actions culturelles et citoyennes. La sécurité, au sens de respect des lois et du vivre-ensemble, en fait pleinement partie.
Enfin, je continuerai à soutenir les élus locaux dans mon rôle de présidente de l’Association des maires du Loir-et-Cher, notamment en renforçant les formations et les réseaux d’entraide entre maires. Ce mandat reste pour moi « le plus beau », car il permet de décider en équipe, de concrétiser des projets et d’en voir rapidement les résultats.

 

Danièle Licata, rédactrice en chef Zepros Territorial, décrypte enjeux publics et collectivités. Forte de 20 ans en presse économique, elle rend accessibles les sujets complexes avec passion et engagement.
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