Les conclusions du CNR Santé seront présentées fin janvier

Philippe Pottiée-Sperry
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Les conclusions du CNR Santé présentées fin janvier

La synthèse des quelque 300 réunions du CNR Santé doit compléter les annonces faites par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux acteurs de la santé. Leur présentation par le gouvernement aura lieu « fin janvier, début février ».

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Les résultats des consultations du Conseil national de la refondation (CNR) sur la santé seront présentés « fin janvier, début février », et « viendront compléter les propositions faites par le président de la République » en début d’année. Telle a été l’annonce faite par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé, le 11 janvier, lors d’un débat d’actualité organisé au Sénat sur le thème de « La crise du système de santé ». Elle a tenu à souligner la « coordination nécessaire entre les collectivités, les soignants, les élus, l’ARS et l’État pour répondre aux besoins de santé de nos concitoyens ».

300 CNR Santé territoriaux 
Des différents CNR, celui consacré à la santé aura été surement le plus prolifique en nombre de réunions thématiques et territoriales. Plus de 300 réunions territoriales ont ainsi eu lieu dont la dernière le 16 décembre, selon Agnès Firmin Le Bodo, en abordant quatre thématiques : l’accès aux soins, la prévention, l’attractivité des métiers et la permanence des soins. 
Une synthèse de tout ce travail est en cours de réalisation au ministère de la Santé et sera présentée par la ministre avec François Braun, le ministre de la Santé et de la prévention, « fin janvier, début février », avec l’objectif de compléter les propositions formulées par Emmanuel Macron, le 6 janvier, lors de ses vœux aux acteurs de la santé.

Réponse aux déserts médicaux 
Dans son discours, le chef de l’Etat a salué le travail des CNR territoriaux qui vont ainsi être « systématisés sur l’ensemble des bassins de vie ». Et de leur assigner pour tâche de « bâtir d’ici à la fin de l’année une feuille de route et de se dire comment on s’organise ». Objectif : « l’ensemble des professionnels de santé vont s’engager sur une réponse pour pouvoir assurer la continuité des soins ». Cette contractualisation sur les moyens devrait permettre, selon lui, « de sortir du cloisonnement ville-hôpital ». 
Face à ce qu’il appelait à une « crise sans fin » à l’hôpital et en médecine de ville, Emmanuel Macron a présenté une série de mesures. Il s’est dit prêt à « mieux les rémunérer » les médecins généralistes mais uniquement ceux « qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients ». Une mesure nécessaire, selon le chef de l’Etat, pour répondre aux déserts médicaux. 

Partage des compétences et délégation des tâches
Emmanuel Macron demande aussi aux médecins de former des jeunes, de prendre des internes auprès d’eux ou de « participer aux coups de chaud ». Pour dégager du temps médical, il promet de généraliser les assistants médicaux, créés en 2018 pour aider les médecins, en les portant de 4000 à 10 000 fin 2023.
Il a fortement insisté sur l'importance du partage des compétences et de la délégation des tâches envers les paramédicaux pour améliorer l'accès aux soins. Des annonces saluées par l’Ordre national infirmier (ONI) qui « se félicite de la prise en compte des propositions ambitieuses formulées en septembre dernier par l’ensemble des ordres de santé, dans le cadre du Comité de liaison des institutions ordinales (CLIO), pour faciliter la prise en charge des patients par une plus grande coopération et un meilleur partage des compétences ». 
L’ONI veut « collaborer activement avec le gouvernement pour faire aboutir ces réformes dans le calendrier rapide qui a été fixé par le président de la République ». Il sera notamment « force de propositions » dans le cadre de l’examen de la proposition de loi pour l’accès aux soins, portée par la députée Stéphanie Rist.

Coopération à l'échelle des territoires 
Par ailleurs, le chef de l’Etat a insisté sur « la nécessaire coopération » à l'échelle des territoires pour le développement de réseaux de soins, et dessiné les contours d'un nouveau pacte avec la médecine libérale afin que la participation à la permanence des soins et la prise en charge de nouveaux patients soient plus incitatives.
Première association d’élus à réagir, Intercommunalités de France « se satisfait d’un discours faisant la part belle à l’échelle des bassins de vie, tant pour décliner les objectifs de santé publique territoire par territoire, que pour mettre en œuvre les coordinations nécessaires ». Très présente lors des travaux des CNR Santé territoriaux, l’association plaide pour « que les ARS s’appuient bien plus fortement sur les intercommunalités dans la mise en œuvre des feuilles de route dans chaque bassin de vie ». 
Sur la nécessaire coordination de tous les acteurs, soulignée par le président de la République, l’ex AdCF plaide pour « une généralisation des communautés professionnelles de santé, en lien étroit avec les intercommunalités ».

 

Philippe Pottiée-Sperry
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