Image
v2
Image
v2

Emeutes urbaines et agressions d’élus : l'appel des maires à « un sursaut républicain »

Philippe Pottiée-Sperry
Image
Emeutes urbaines et agressions d’élus : l’AMF lance un appel aux maires

Les élus se sont rassemblés avec des habitants, le 3 juillet à 12 heures sur le parvis de toutes les mairies, pour dénoncer les violences urbaines. David Lisnard, le président de l’AMF, a lancé un appel à tous les maires pour « le retour de la paix civile » et « un sursaut civique ».

Partager sur

Les agressions et menaces contre les élus locaux et les maires dans le contexte des violences urbaines sont encore montées d’un cran avec l’attaque à la voiture bélier contre le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) dans la nuit du 1er au 2 juillet. Un acte qui a été unanimement condamné par la classe politique et les associations d’élus locaux.  

Les maires reçus à l’Elysée
Emmanuel Macron doit recevoir le 4 juillet, à l’Elysée, les plus de 220 maires des communes victimes d'exactions après plusieurs nuits de révoltes urbaines. La veille, il a reçu la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher, alors que la Première ministre s’est entretenue avec les présidents de groupes politiques au Parlement. 
« Avec les associations d’élus, nous devons faire bloc dans de tels moments. Nous partageons l’exigence de vérité, de sécurité et de justice. Dans une déclaration commune avec toutes les associations d’élus, nous avons réaffirmé que l’unité de la Nation est notre plus grande force ». Faisant cette déclaration solennelle dans le contexte des émeutes urbaines suite au décès du jeune Nahel, à Nanterre, Elisabeth Borne a reçu à Matignon, le 29 juin, les présidents des différences associations d’élus locaux. 

Une déclaration commune
A l’issue de cette réunion, la Première ministre et David Lisnard, le président de l'AMF, ont présenté une déclaration commune où ils « appellent au calme tout en saluant l'action des forces de l'ordre et des sapeurs-pompiers mobilisés pour y faire face et rétablir l'ordre républicain ». Lue par David Lisnard, elle adresse tout d’abord leurs « condoléances à la famille du jeune homme et à ses proches ». Tout en estimant « partager la même exigence de vérité », ils affirment que « les violences ne résoudront rien » en les condamnant « fermement ». « En incendiant des véhicules, en s'en prenant à des mairies, des écoles et des équipements publics, les responsables des violences détruisent leur propre quartier et pénalisent d'abord celles et ceux qui y vivent », insistent-ils.
Elisabeth Borne et David Lisnard affirment leur « solidarité » envers les élus locaux et notamment les maires « en première ligne face à ces actes ». Ils disent aussi aux habitants des quartiers concernés que « les collectivités et l'État sont à leurs côtés ». Appelant à l'apaisement, ils veulent « faire bloc et construire des solutions communes ». 

Elus menacés et agressés
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, a été attaqué à la voiture bélier enflammée alors qu’il se trouvait à l’hôtel de ville. Sa femme et ses deux jeunes enfants ont dû fuir en urgence. Compte tenu de la gravité des faits, le parquet a retenu la qualification de « tentative d’assassinat ». Estimant qu’un « cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie », Vincent Jeanbrun a dénoncé une « lâcheté inqualifiable » et appelé à « un sursaut républicain »
Elisabeth Borne s’est déplacée à L’Haÿ-les-Roses, le 2 juillet, avec plusieurs ministres, pour apporter son soutien au maire et dénoncer « une attaque intolérable ». Et de promettre à « tous les élus que nous ne laisserons rien passer ». Ces derniers jours, de nombreux maires ont été menacés voire agressés. 

Des rassemblements citoyens
Dans ce contexte, David Lisnard, le président de l’AMF, a immédiatement réagi en lançant un appel aux maires et à la population pour se rassembler le 3 juillet à 12 heures sur le parvis de toutes les mairies en faisant sonner leurs sirènes. Saluant le « courage » et le « dévouement » des maires « face à ces attaques insensées », il leur a demandé de se réunir « pour partager l’appel des maires de France pour le retour de la paix civile ». Objectif de ces rassemblements citoyens : le soutien et la solidarité aux maires victimes de violences ces derniers jours. L’appel a été relayé par l’AMRF (Association des maires ruraux de France), en proposant un modèle de discours aux élus notamment pour appeler « à des décisions fortes pour protéger et soutenir les élus locaux, à la base du pacte républicain ». 

« Un écroulement civique »
Le président de l’AMF demande à l’Etat de « rétablir l’ordre républicain » mais aussi « une mobilisation civique de la société pour le respect de la République ». Invité le 2 juillet au journal télévisé de TFI, il a constaté que « 147 mairies ou bâtiments municipaux ont été attaqués ces dernières heures, c'est une première dans l'histoire de la France ». Dénonçant « un écroulement civique qui se manifeste depuis des années », il appelle au « rétablissement de l’ordre et à un sursaut civique ».

Philippe Pottiée-Sperry
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire