Érosion côtière : près de 500 communes menacées

Danièle Licata
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Un millier de bâtiments en 2028 seront touchés par l’érosion côtière en France

Un rapport rendu public par le Centre d'études et d'expertises sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema) détaille le degré d’exposition du littoral à l’érosion côtière. Selon les projections, les Alpes-Maritimes et le Var sont les plus exposés à échéance 2028 ou 2050. Mais pas seulement.

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« L'équivalent d'un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays sous l'effet de la progression des océans, un phénomène qui s'accélère. On a identifié 500 communes et on a commencé à travailler avec les maires  pour mettre en place des plans sur mesure » déclarait, il y a quelques jours sur TF1, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui vient de publier les nouvelles cartes des territoires concernés sur la base de nouveaux documents d’urbanisme à quelques semaines de présenter du 3ème Plan d’adaptation au changement climatique. Et d’ajouter : « aujourd’hui les scénarios, données et cartes dont nous disposons grâce au Cerema sont révélateurs d’une nécessaire anticipation. Une réflexion doit être menée pour mesurer et organiser dès à présent la solidarité nationale afin d’anticiper collectivement des effets potentiellement déstabilisant du changement climatique sur nos littoraux ».
Car dans son rapport, le Cerema estime, à l’échelle de l’hexagone et des départements et régions d’Outre-mer, qu’à projection 2028, un millier de bâtiments seraient concernés par le recul du trait de côte, principalement des bâtiments résidentiels (300) et commerciaux (190). Ceux qui peuvent être estimés ont une valeur vénale d’environ 235 M€. Un scénario que le Cerema qualifie de « probable ». 
A projection 2050, 5 200 logements seraient menacés, dont 2 000 résidences secondaires, pour une valeur vénale estimée à 1,1 Md€. Également à cette échéance, 1 400 locaux d’activité seraient concernés pour une valeur vénale estimée à 120 M€. Un scénario que le Cerema qualifie d’ « objectif et vraisemblable ». A projection 2100, ce sont 450 000 logements pour une valeur vénale de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur vénale de 8 Md€, 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient être impactés si rien n’est fait. 

Quid du financement

De son côté, l’administration (IGA) et l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable  (IGEDD) enfonce le clou en ont publiant aussi un rapport consacré à « l'adaptation des territoires littoraux face à l'érosion côtière et à son financement ». Chargés d’établir un inventaire des biens menacés  par l’élévation du niveau marin et les tempêtes dues au changement climatique, les rapporteurs préconisent, outre le Fonds vert, de mobiliser des taxes déjà existantes, le risque d’érosion du littoral ne faisant pas partie des risques assurables dans le cadre des catastrophes naturelles. Coût estimé par la mission :  250 millions d'euros sur les 25 prochaines années.
Rapport d'étude du Cerema sur le portail Géolittoral :  https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/evaluation-des-enjeux-exposes-au-recul-du-trait-de-a1608.html
 

Danièle Licata
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