Quartiers prioritaires : une population jeune et éloignée de l'emploi

Danièle Licata
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QPV : une population jeune et précarisée

A partir de la mise à jour de la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) en 2024, l'Insee dresse un portrait détaillé des habitants de ces zones. Plus jeunes, souvent locataires de logements sociaux, ces populations restent éloignées du marché de l'emploi et du système éducatif par rapport à leurs voisins urbains.

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La France compte désormais 1 362 quartiers prioritaires, qui représentent environ 8 % de la population en 2024. Ces QPV, créés par la loi Lamy en 2014, viennent d’être réévalués pour la première fois. L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié, le 28 août 2024, une étude détaillée sur les profils des habitants de ces quartiers, révélant des particularités qui les distinguent des environnements urbains avoisinants. Portrait.

Une population plus jeune et des ménages souvent modestes

Les habitants des QPV sont en moyenne plus jeunes que ceux des autres environnements urbains : 39 % ont moins de 25 ans, contre 30 % dans le reste des villes. À l'inverse, les résidents de 60 ans ou plus y sont moins nombreux (18 % contre 26 % dans les zones urbaines). Cette jeunesse s'accompagne de conditions de vie souvent précaires. La majorité des ménages sont locataires, et les logements sont fréquemment suroccupés.
On constate également une décohabitation familiale moins marquée dans les QPV : 37 % des jeunes de 20 à 29 ans vivent encore chez leurs parents, contre seulement 27 % dans les autres zones urbaines.

Scolarisation en recul et emploi précaire

L’accès à l’éducation et à l’emploi reste un enjeu crucial dans les QPV. Seuls 60 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans sont scolarisés, contre 70 % dans les environnements urbains. De plus, un quart des jeunes de 16 à 25 ans ne sont ni en emploi ni en formation, un chiffre deux fois plus élevé que chez les jeunes des autres quartiers.
Sur le marché de l’emploi, la situation est tout aussi alarmante. Moins de la moitié des habitants des QPV déclarent occuper un emploi, comparé aux deux tiers des habitants des zones urbaines classiques. Les femmes et les étrangers sont particulièrement touchés, avec un taux d’emploi avoisinant les 40 %. De plus, les emplois occupés sont souvent précaires : 23 % des travailleurs des QPV sont en contrat à durée limitée, contre 13 % dans les autres environnements urbains. Du coup, le taux de chômage dans ces quartiers est 2,3 fois plus élevé que celui observé dans les autres villes, renforçant le fossé avec les zones urbaines traditionnelles.

 

 

Danièle Licata
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