Les régions veulent être « au cœur » du pilotage régional de France Travail
L’association Régions de France a envoyé un courrier à Elisabeth Borne pour défendre leur place dans la future organisation régionale de France Travail. Elle s'inquiète d'une recentralisation du service public de l’emploi qui serait « une grave erreur ».
Jean-Patrick Gille, vice-président délégué à l’Emploi et à la Formation du Centre Val de Loire, a représenté, le 23 septembre, les régions à la première réunion du comité des parties prenantes de France Travail. Une semaine après le congrès de Régions de France à Vichy, il a réitéré leur demande « d’être au cœur du pilotage de France Travail à l’échelle régionale pour tenir le pari du plein emploi ».
L’association justifie cette position compte tenu de l’extrême complexité du fonctionnement institutionnel des politiques emploi-formation, souvent au détriment des entreprises comme des demandeurs d’emploi ». Cela conduit, selon elle, à la concurrence des dispositifs, à une perte de visibilité et de lisibilité locale, et à un manque de réactivité dans les réponses apportées.
Continuum emploi-métiers-formation
Inscrites dans le continuum emploi-métiers-formation et dans celui des parcours, du lycée jusqu’à la fin de la vie active, les régions s’estiment donc « au cœur du sujet ». « Tous les jours, les régions innovent et créent des dispositifs adaptés à leur territoire, avec tous les acteurs du service public de l’emploi, estime l’association. Elles animent les acteurs de la proximité, collectivités, entreprises, organismes de formation au niveau des bassins d’emploi ».
La Première ministre alertée
La première phase de l’étude de préfiguration du service public de l’emploi et de la formation, dévoilée le 16 septembre avec 150 initiatives recensées dans les 18 régions, montre « leur savoir-faire » dans les politiques menées sur le développement économique, la formation des demandeurs d’emploi et l’orientation tout au long de la vie, estime-t-elle. En conséquence, elle juge que toute évolution entravant ces initiatives et amenant donc à recentraliser le service public de l’emploi, « constituerait une grave erreur ». La présidente de Régions de France, Carole Delga, et son vice-président François Bonneau, ont donc alerté la Première ministre par courrier.
Risques d’une réforme « menée à la va-vite »
L’association s’inquiète « des conséquences d’une réforme menée à la va-vite qui se limiterait à la création d’un guichet unique, sans transformation profonde des opérateurs du service public de l’emploi ». Elle demande une clarification sur la place des régions dans France Travail et une « réflexion partagée sur l’organisation décentralisée du service public de l’emploi ».
Selon l’association, « les régions doivent être au cœur du pilotage régional de France Travail », tout en précisant que cela n’exclut pas « l’animation d’un dialogue renforcé » avec les départements, les intercommunalités et les partenaires sociaux.