Image
Course de vitesse pour le projet de loi « fonction publique »
Publié le 02/04/2019
Image
Le projet de loi de « transformation de la fonction publique » a été présenté, au conseil des ministres du 27 mars, par Le ministre de l’Action et des comptes public, Gérald Darmanin, et son secrétaire d’Etat Olivier Dussopt.
Après plus d’un an de concertation, le calendrier s’accélère, et cela au plus grand mécontentement des organisations syndicales qui sont vent debout contre le texte. Dénonçant, avec des variantes, une attaque en règle contre le statut, en particulier contre les instances paritaires, les neuf syndicats de fonctionnaires (CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC) ont lancé un appel à la grève pour le 9 mai.
Adoption avant l’été
En procédure accélérée (une seule lecture dans chaque chambre), le projet de loi sera examiné à l’Assemblée nationale en commission des lois le 2 mai et en séance publique à compter du 14 mai. Sa rapporteure est la députée LREM de l’Isère, Emilie Chalas, qui commence déjà ses premières auditions. Le texte arrivera ensuite au Sénat durant la seconde quinzaine de juin avec a priori pour rapporteure la sénatrice apparentée LR du Rhône Catherine Di Folco. Ensuite, une CMP (commission mixte paritaire) sur le texte devrait se tenir entre les deux chambres durant une session exceptionnelle qui se tiendra en juillet. Le gouvernement garde donc l’objectif d’une adoption du projet de loi avant l’été. Avec la volonté d’une application rapide de cette réforme dont la plupart des mesures seront applicables dès la promulgation de la loi ou, « au plus tard le 1er janvier 2020 ».
Réorganisation des instances paritaires
Pour l’essentiel, le texte, qui contient 36 articles, reprend les dispositions présentées par Olivier Dussopt le 13 février dernier. En matière de dialogue social, le projet de loi affiche la simplification de l’organisation des instances paritaires, une déconcentration des décisions et un recentrage sur « les questions les plus qualitatives » pour les agents. Tout d’abord, une instance unique, le comité social (dénommé comité social territorial dans la FPT) examinera l’ensemble des questions collectives, à la place du comité technique (CT) et du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le rôle des commissions administratives paritaires (CAP) est réduit au seul champ disciplinaire et aux situations individuelles « les plus délicates ».
Recours accru aux contractuels
Mesure phare du projet de loi, une ouverture importante du contrat. Il sera possible de recruter indifféremment un fonctionnaire ou un contractuel sur tous les emplois de direction de la fonction publique (seuil de 40 000 habitants dans la FPT). Les petites communes de moins de 1000 habitants seront également visées en pouvant recruter par voie de contrat sur l’ensemble de leurs emplois permanents.Par ailleurs, un contrat de projet est créé, sur le modèle du « contrat de chantiers » dans le secteur privé du BTP, pour permettre l’embauche sur des missions ponctuelles spécifiques avec une durée minimale d’un an et dans la limite de six ans. Il n’y aura pas de titularisation à l’issue de ce contrat.
Favoriser les mobilités
Le texte veut également faciliter et encourager les mobilités mais aussi fournir « un accompagnement amélioré » aux agents dont les services sont transformés. Parmi les mesures prévues : -les mutations ne seront plus soumises à l’examen des CAP ; -de nouvelles garanties seront apportées aux agents, telle que la portabilité du compte personnel de formation en cas de mobilité entre secteurs public et privé ou la portabilité du CDI entre versants de la fonction publique ; -la création d’un dispositif de rupture conventionnelle sur la base d’un commun accord entre l’agent et son employeur, ouvrant droit à une indemnité de rupture et à l’assurance chômage ; -en cas de restructuration de leur service, les agents pourront bénéficier d’un reclassement au niveau local avec une priorité d’affectation, d’un congé de transition professionnelle ou d’un accompagnement vers le secteur privé dans le cadre de plans de départs volontaires.
Equité du cadre de gestion
Le projet de loi prévoit de supprimer, d’ici à 2022, les accords dérogatoires à la durée légale de travail (1607 heures) dans la fonction publique territoriale. Le cadre déontologique est adapté et renforcé par la mise en place d’un contrôle nouveau, au retour d’une mobilité dans le secteur privé ou lors du recrutement d’un contractuel sur les emplois les plus exposés. Par ailleurs, le texte transpose l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Concernant les agents handicapés, ils bénéficieront d’un parcours professionnel plus diversifié et un accès facilité aux responsabilités professionnelles. Enfin, de nombreuses dispositions seront prises par ordonnances (11), notamment sur la formation des agents de catégorie A, la négociation collective, le financement de la protection sociale complémentaire, les instances médicales ou les garanties en matière de santé et de sécurité au travail des agents.
« Un manque de souffle »
Image
Philippe Pottiée-Sperry
Sur le même sujet
Image
Publié le 14/11/2024
Image
Publié le 24/10/2024
Image
Publié le 10/10/2024
Image
Publié le 04/10/2024
Image
Publié le 26/09/2024