Covid-19 : les maires ruraux défendent la relance par le local
« Oser la relance par le local ». Tel est l’intitulé de la contribution rendue publique par l’AMRF (Association des maires ruraux de France), le 22 avril, pour relancer l’économie du pays en s’appuyant sur les élus ruraux.
Le bureau de l’AMRF propose ainsi de « faire du local un point d’appui clé pour relancer le pays ». Dans son diagnostic sur la crise actuelle, elle estime que « les inégalités territoriales d’avant la crise amplifient leurs effets pendant ».
« Oser la relance par le local » s’appuie sur cinq axes et 24 propositions : booster l’agenda rural ; redonner de l’autonomie aux communes au service de l’économie réelle ; réussir la transition énergétique ; faire le choix affirmé du déploiement du numérique ; s’occuper enfin de nos ainés.
Actualiser l’agenda rural
Le plan « post crise » défendu par l’AMRF devrait notamment passer par une actualisation de l’agenda rural, dont les 181 mesures sont jugées « trop longues à se mettre en place ». L’accélération passerait par une hiérarchisation de certaines mesures de la vie quotidienne pour « changer la vie des habitants » sur la mobilité, la santé, l’éducation, le tourisme…
Autre axe : définir très vite les aménités rurales et leur rôle dans l’équilibre des territoires. L’AMRF réitère également sa demande d’introduire la notion d’« espace » dans la Constitution. De plus, elle plaide pour faire des zones de revitalisation rurale (ZRR) la base de la réflexion pour un accompagnement spécifique de la part de l’Etat avec des mesures d’aides exceptionnelles sur un champ d’application plus large que les aides fiscales et sociales actuelles aux entreprises.
Un fonds spécifique pour la rénovation énergétique
En matière de transition énergétique, l’AMRF demande d’abonder un fonds spécifique pour le financement de la rénovation des bâtiments publics (taux de TVA réduit) et des logements privés dans tous les villages par la mobilisation des certificats d’économie d’énergie (CEE). Autre proposition : « rompre avec le dogme du ZAN » (zéro artificialisation nette) afin de relancer la construction/rénovation et de supprimer ainsi la vacance dans le cœur des villages.
Sur le sujet du déploiement du numérique, les maires ruraux pointent « les lenteurs et les carences observées qui en pleine crise ont décuplé les difficultés des ruraux ». En matière de dépendance, et face aux pressions mises sur les Ehpad ruraux, l’AMRF plaide pour accentuer la reconversion de l’habitat pour accueillir les anciens dans leur village.
P.P.-S.