David Lisnard, nouveau président de l’AMF, veut imprimer sa marque

Il a obtenu 62,3% des suffrages (6913 voix) contre 37,7% (4176 voix) pour son rival, le maire UDI de Sceaux (92), Philippe Laurent, jusqu’alors secrétaire général de l’AMF. Une participation meilleure que d’habitude mais qui traduit tout de même quelque 60% d’abstention (11 089 votants sur les plus de 34 000 adhérents de l’AMF) pour ce scrutin où était également possible pour la première fois un vote à distance.

Ticket Lisnard-Laignel

Dans le cadre d’une campagne, parfois tendue et politisée, David Lisnard était soutenu par François Baroin (LR) et formait un ticket avec André Laignel (PS), premier vice-président délégué sortant de l’AMF, qui retrouve ainsi les mêmes fonctions. « Je serai le garant scrupuleux de l’indépendance de l’AMF, qu’elle ne fasse l’objet d’aucune manœuvre de l’extérieur comme de l’intérieur », a affirmé, en écho à sa campagne, David Lisnard, juste après sa victoire. Très ferme donc tout en disant vouloir « engager avec le pouvoir central un dialogue loyal mais exigeant pour défendre la nécessité d’une grande loi de décentralisation au service des libertés locales et du principe de subsidiarité ».

Bureau et comité directeur fortement renouvelés

Par ailleurs, les 36 membres du bureau de l’AMF, étant pourvus au suffrage proportionnel selon la règle de la plus forte moyenne, se composent de 13 élus dans l’ordre de la liste de Philippe Laurent (36,24% des voix) et de 23 élus dans l’ordre de la liste de David Lisnard (63,76% des voix). Le nouveau bureau se voit fortement renouvelé avec 22 nouveaux membres sur 36. Concernant les 100 membres du comité directeur, sorte de Parlement de l’AMF, étant élus également au suffrage proportionnel selon la règle de la plus forte moyenne, le résultat donne 37 élus dans l’ordre de la liste de Philippe Laurent (35,65 % des voix) et 63 élus dans l’ordre de la liste de David Lisnard (63,35 % des voix).

Réunion le 7 décembre

Le nouveau bureau de l’AMF doit se réunir le 7 décembre pour désigner le secrétaire général, le trésorier, les huit vice-présidents ainsi qu’un bureau exécutif. La question à présent est de savoir si Philippe Laurent retrouvera ou non son poste de secrétaire général, numéro 3 de l’AMF. Dans un communiqué, le maire de Sceaux a évoqué un « esprit de rassemblement » en se disant lui-même et son équipe « disponibles pour travailler dans l’intérêt des communes. Vous pouvez compter sur notre engagement pour veiller au respect des valeurs de notre maison commune ». Le tandem Lisnard-Laignel saisira-t-il cette main tendue ? « L’AMF doit être unie et rassemblée, Philippe tu peux compter sur moi dans cet esprit-là », a indiqué le maire de Cannes à celui de Sceaux. Réponse le 7 décembre avec d’ici là de nombreux pourparlers en coulisses et certaines tensions pas encore totalement retombées.

Accent mis sur la ruralité

Parmi les grands dossiers de son mandat de trois ans, David Lisnard a évoqué tout d’abord la réforme de la fiscalité locale, affirmant qu’« on est au bout du bout d’un système qui ne fonctionne plus ». Autre priorité citée : la ruralité car « il faut mieux faire entendre la voix des maires ruraux dans l’élaboration des textes de législation et de réglementation ». Enfin, la décentralisation : le nouveau président estime que « la demande de libertés locales n’a jamais été aussi forte et elles n’ont jamais été autant nécessaires face à un mouvement de recentralisation ».

Le dernier jour du congrès, en présence du chef de l'Etat, le nouveau président de l'AMF a voulu imprimer sa marque dans un long discours, très offensif et souvent critique vis-à-vis de l'Etat et de l'action menée durant le quinquennat.

Philippe Pottiée-Sperry

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